La Maison commune de la décroissance n’est pas un parti politique mais un lieu commun mis à la disposition de tous les décroissants.
C’est pourquoi nos statuts nous interdisent de présenter des candidats à des élections mais nous permettent parfaitement d’intervenir dans les débats électoraux, en allant même jusqu’à soutenir certaines candidatures. Ce que nous avons fait lors des dernières élections territoriales.
Et voilà qu’arrivent l’élection présidentielle suivie des législatives.
Et voilà surtout qu’à la primaire des écologistes d’EELV la candidate de Génération Écologie (GE), Delphine Batho, se revendique de la décroissance.
Et voilà que la décroissance ainsi défendue est bien explicitement a/ non seulement une rupture avec le paradigme dominant de la croissance économique mais b/ surtout une décroissance vraiment défendue comme une baisse des productions et des consommations. Nous pouvons même lire, lors de la convention de GE : « Alors j’entends dire, et c’est normal, « mais quand même, elle exagère… c’est vrai quoi, d’accord il faut réduire la voilure, mais mieux vaudrait parler de post-croissance, de projet ni croissant ni décroissant, mieux vaudrait parler de croissance sélective, de croissance de ceci mais de décroissance de cela, mieux vaudrait se dire a-croissant… ». Et que sais-je encore ! Et plein d’autres termes très compliqués auxquels personne ne comprend rien, et qui, en fait, conviennent si bien au reste du monde politique qui fondamentalement est dans le déni du danger. «
Nous savons bien que les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient mais quand même pour une fois, c’est explicitement dit. Évidemment, GE ce n’est pas la MCD ! Ne cachons pas que nous reprenons sans effort la formule du divin marquis : « GE, si vous voulez être décroissants, encore un effort ! » En particulier sur vos réticences à assumer la décroissance comme récession durable ; mais aussi sur vos promesses encore « travaillistes » de sauver l’emploi par le « réemploi » ; mais aussi… etc.
Bref, certains d’entre nous pourront participer à la primaire d’EELV (date limite d’inscription le 12 septembre) en sachant quelle pourrait être leur préférence.
Mais pas question de réduire la politique aux élections et surtout de se laisser imposer le rythme du calendrier électoral. Préférons toujours la lenteur et la patience des critiques politiquement revendiquées et surtout historiquement alimentées.
C’est pourquoi l’oeuvre de la MCD, c’est d’abord et avant tout la participation à des chantiers à la fois radicalement critiques et communs :
- La participation de la MCD à l’Université d’été des Mouvements sociaux et des
solidarités à Nantes, nous confirme la réceptivité grandissante de la décroissance. La MCD a ainsi animé un atelier sur la décroissance et un autre sur les alternatives décoloniales. - Début octobre, la MCD participera aux États Généraux du Post-Urbain (EGPU).
Et beaucoup d’autres projets encore plus ambitieux (ouvrages, colloque…) pour faire vivre cette philosophie politique de la décroissance…