Le passager clandestin est la maison d’édition qui publie la très précieuse collection des « précurseurs de la décroissance ». Des formats courts construits sur un principe simple : des extraits d’un « précurseur » sont précédés par des indications concises tant sur la vie de l’auteur que sur ses grandes orientations. « Inspirant », comme on dit maintenant.
Vient d’y paraître un livre collectif coordonné par François Jarrige et Hélène Tordjman, Décroissances. Regards croisés sur les urgences du temps présent. « A l’occasion des dix ans de cette collection […] cet ouvrage entend proposer un bilan d’étape et faire un point sur le sujet alors que l’actualité met de plus en plus la décroissance au cœur des débats » (page 7).
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Difficile de savoir pourquoi la mouvance décroissante ne cesse de (se) raconter qu’elle est « au cœur des débats » ; il faudrait plutôt constater que la décroissance est restée sur la touche des grands débats de cette année 2023 : sur les retraites, sur la poursuite de l’agression russe en Ukraine, sur le carnage actuel à Gaza suite aux massacres du mois d’octobre, sur la COP 28, sur la question migratoire… Non pas que la décroissance n’ait rien à en dire, ni que certains décroissants ne se soient exprimés ; mais de là à écrire que la décroissance a été « de plus en plus » au cœur des débats, c’est exagéré.
Demandons-nous pourquoi la décroissance n’est pas au cœur des débats.
Une première explication serait tout simplement qu’elle est hors sujet ; que la question de la croissance et de sa critique serait à côté de la plaque. C’est une piste qui, si elle est suivie, ne pourra être réfutée qu’à condition de préciser le plus explicitement possible a) ce qu’est la croissance et b) en quoi la décroissance s’y oppose.
Une autre explication serait, au moment de faire un « bilan d’étape », de constater que la décroissance n’a pas encore atteint la maturité pour se placer au cœur du débat public. C’est de maturité politique dont il s’agit.
A la Maison commune de la décroissance (MCD), nous ne voulons rejeter aucune des deux explications. Mieux ; elles nous semblent provenir des deux faces d’une même pièce, celle qui définit la décroissance comme l’opposition politique à la croissance.
C’est cette définition claire et quasi-immédiate qui amène la MCD à pousser sa réflexion sur ce qu’est la croissance à laquelle elle s’oppose politiquement. Et à s’apercevoir que si la croissance exerce son emprise sur 3 registres – comme boussole économique, comme vision du monde, comme régime idéologique – alors la décroissance ne peut pas se réduire à la seule décrue économique, ni même à la seule décolonisation des imaginaires. Car ces critiques, nécessaires mais insuffisantes, passent à côté du véritable levier idéologique qui assure l’hégémonie de la croissance : et ce levier est la « forme neutraliste » du « régime de croissance » 1. Ce levier est décisif quand il s’agit de défendre le « commun », de s’opposer à la morcellisation de la vie sociale, à la privatisation des surplus de production, à l’illimitisme de la consommation, à la réduction d’un tout à la somme de ses parties juxtaposées, à la mise à plat de tout point de vue…
C’est à partir de cette grille de lecture que nous lisons l’ouvrage qui nous est proposé par Le passager clandestin. En nous posant une question cruciale : d’accord pour qu’il y ait des décroissances, mais à partir de quel socle politique commun ?
Parce que, si c’est juste pour proposer un inventaire ou un « agrégat » 2, alors on continuera de réduire le collectif à une simple collection, avec pour conséquence classique non pas une clarification mais une diffusion du brouillard : ce qui sera politiquement démobilisateur, et surtout, risquera de renforcer le régime de croissance.
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Le premier texte écrit par les coordinateurs de l’ouvrage n’apporte malheureusement pas la clarification attendue, en particulier sur ce que l’on entend par « décroissance ». Ainsi, les auteurs remarquent, à raison pour s’en inquiéter, que nous sommes « à l’heure du grand brouillage intellectuel et politique » (page 15). Mais, deux pages plus loin, ils commencent par constater que le terme même de décroissance « demeure souvent flou et est traversé d’interprétations divergentes » ; sauf qu’au lieu de s’en plaindre parce que ce « flou » c’est de la « nébuleuse » (page 19), ils s’en félicitent : « c’est selon nous une de ses forces qui témoigne de l’incertitude actuelle et des débats et conflits nécessaires pour reconstruire un autre rapport au monde ». Deux lignes plus bas, ils mesurent pourtant les effets de ce « flou », qui donne « naissance à un mouvement social d’ampleur mais éclaté et hétérogène » (page 17).
Pour le « mouvement social d’ampleur », on attend toujours 3. Pour le mouvement « éclaté et hétérogène », c’est effectivement le cas.
Si la décroissance est « d’abord une invitation à regarder la réalité en face sans tergiverser » (page 15) alors il faut cesser de jouer à la grenouille qui se prend pour un bœuf – pour reprendre une critique que Paul Ariès formulait déjà il y a des années – et essayer de sortir enfin la décroissance de l’étau de son double entre-soi, académique et « alternatif ».
Pour la très grande majorité des gens, qu’ils soient (gens) de peu ou (France) d’en haut, il est faux de prétendre que la décroissance serait « devenue le grand repoussoir » (page 13) ; en réalité, ils ne s’y intéressent pas, ou plutôt, on ne les y intéresse pas. C’est d’ailleurs ce qu’écrivent les auteurs quelques pages plus loin dans une drôle de phrase qui tient à la fois de la posture victimaire et du biais de confirmation : « la décroissance devient une évidence, le symptôme de multiples bifurcations possibles, enfouies, de futurs alternatifs qui s’expérimentent au quotidien dans le silence et le déni des grands médias » (page 19). Si c’est le silence et l’enfouissement qui témoignent d’une évidence, alors c’est que cette évidence est réservée à l’entre-soi.
Osons diagnostiquer (au moins) deux causes d’un tel déni de réalité. La première, c’est le rejet par certains décroissants d’une définition directe de la décroissance. A qui peut-on bien s’adresser si, au moment de la définir, on commence, à rebours du sens commun, par déclarer que « la décroissance n’est pas le contraire de la croissance » (page 15) ? Mais alors de quoi la décroissance est-elle le contraire ? Dans le même ordre d’idée, pourquoi reprendre le cliché que la décroissance n’est pas une récession 4 alors que la seule définition qui revienne dans ce recueil c’est celle de la décroissance comme « décrue » et qu’une récession est précisément une décrue économique : c’est comme si l’on disait au moment où les eaux d’une inondation commencent à baisser : « cette baisse n’est pas « synonyme » (page 15) de décrue »; ou « la baisse des eaux et la décrue « n‘ont rien en commun » (page 248) » 5. On voudrait égarer et s’isoler que l’on ne s’y prendrait pas mieux.
Si la croissance est une « augmentation » (page 64), alors la décroissance est une diminution, une « réduction » (par exemple pages 95, 99, 102). Mais pas seulement 6 ; car elle est aussi « à la fois une décroyance (théorie critique) et une décrue (phénomène réel) » (page 65). Mieux, à la MCD, aux registres de la critique économique (la décrue) et de la critique sociale (la décolonisation) nous ajoutons le registre politique de la critique de la croissance non pas comme boussole, non pas comme monde, mais comme « régime ». Seul ce dernier registre permet d’expliquer que l’hégémonie de la croissance s’exerce d’abord par l’emprise d’une « forme », d’un cadre qui neutraliste et horizontaliste : et c’est pourquoi toute critique de la croissance par des « faits » ou des valeurs » n’est jamais politiquement mobilisatrice.
La deuxième cause du déni, c’est la confusion entre pluralité et hétérogénéité. Que la décroissance soit plurielle, c’est en effet une bonne chose, car il ne peut pas y avoir d’espace politique qui ne soit un lieu de discussions, de controverses et de délibérations. Mais pour autant, en quoi la pluralité devrait-elle se dispenser de proposer un cadre idéologique ? Pourquoi un cadre devrait-il obligatoirement être un « cadre déjà fixé » (page 15) ? Au nom de quel surmoi nominaliste s’interdire de proposer une définition de la décroissance qui construise un cadre commun ? Les décroissants appellent à un « changement de paradigme », mais qu’est-ce qu’un « paradigme » sinon un cadre général, synthétique et commun ? Comment sans contradiction présenter la décroissance comme une politique du « commoning » (page 117) si on invalide a priori l’existence d’un tel cadre commun ?
Au nom de quelle « filiation d’un socialisme antiautoritaire » (page180) faut-il priver la décroissance d’un tel cadre ? Comme si l’existence d’un cadre empêchait l’expression de controverses ? C’est comme si l’on disait que parce qu’un match de football se déroule dans un périmètre défini clairement alors toutes les équipes jouent avec la même tactique. C’est comme si l’on disait que des paroles seraient d’autant plus libres qu’elles ne puiseraient pas leurs règles dans une langue commune. Tout au contraire, on peut reprendre les questions de Bernard Lahire 7 : « Que sont des variations sans invariants ? » ; « les variations ont-elles un sens indépendamment des invariants à partir desquels elles se déploient ? ». « Sinon, ce n’est pas de la variation, mais de la diversité désordonnée » 8.
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C’est pour affronter ces questions – préférer le défi au déni – qu’à la MCD nous proposons une image : celle d’un noyau idéologique autour duquel convergent des rayons, et qui peuvent même être diamétralement opposés.
Et c’est ainsi que nous lisons les contributions – 9 auteurs, 3 auteures – de cet ouvrage. Comme autant de rayons se croisant dans un commun dont cet ouvrage les laisse orphelins. Or c’est pourtant un tel noyau commun qui aurait pu constituer un bilan d’étape. Ce qui n’est pas le cas. Serge Latouche, à la fin de sa contribution, conclut, avec beaucoup de bienveillance : « Finalement, si le bilan n’est pas déshonorant, la décroissance reste toujours un défi en même temps qu’un pari » (page 40).
Le défi, c’est selon la MCD celui de la radicale politisation de la décroissance ; c’est-à-dire la capacité à assumer ce qu’est la décroissance stricto sensu. Puisqu’il ne s’agit pas de « décroître pour décroître », alors la décroissance n’est pas un « projet » ; même si elle est portée par un projet d’émancipation 9. Il ne s’agit pas non plus de simplement objecter à la croissance (même reverdie) : car un grand nombre de limites d’insoutenabilité sont déjà franchies. Nous ne sommes plus en 1972, nous sommes en plein dans le 21ème siècle. Stricto sensu, la décroissance est un chemin entre la croissance que nous rejetons et une « post-croissance » que nous désignons ainsi faute d’avoir (encore) trouvé un terme désirable mais aussi acceptable. Ce chemin, nous préférons le désigner comme «trajet » : d’abord parce qu’il n’y a pas de trajet sans « trajectoires ». Et c’est bien là le défi : expliciter vraiment ces trajectoires. Cesser de (se) raconter que l’on passerait du rejet au projet d’un « claquement de doigts ».
Le pari, pour la MCD, c’est que même en l’absence d’un noyau commun explicite, il est toujours fécond de repérer des lignes de discussion politique. Ce qui peut s’appliquer aux douze contributions de cet ouvrage. On peut en effet y repérer quelques analyses qui auraient mérité de se confronter et qui, d’ores et déjà, peuvent porter de riches controverses.
- Que penser de l’usage académique du terme décroissance et en particulier de son succès anglo-saxon ? Faut-il se réjouir d’une « évolution spectaculaire » du « corpus académique en langue anglaise » (pages 80-81) et d’une « avalanche de publications en anglais » (page 107) ou bien faut-il s’inquiéter que « la décroissance sous le vocable globish discutable de degrowth » (page 25) s’inscrive plus « dans la mouvance de l’économie alternative que dans celle d’une alternative à l’économie » (page 31) ?
- La « vogue de la collapsologie » marque-t-elle « une forme plus perverse de neutralisation du potentiel subversif de la décroissance » (page 36) ou bien indique-t-elle au contraire une distinction bien venue entre une « décroissance par anticipation » et une « décroissance en catastrophe » (page 100) ? D’autant plus que même une décroissance en catastrophe pourrait être plus choisie que subie, en particulier comme « politisation des arbitrages entre les usages » (page 46).
- Que faire de la référence tutélaire à N. Georgescu-Roegen et en particulier du concept d’entropie au moment de proposer des politiques de décroissance ? Certes l’entropie pointe « le lien entre l’activité économique et les limites physiques de la planète » (page 45), mais qu’en déduire concrètement ? Certes la raréfaction des énergies fossiles est inéluctable mais pour autant la question politique commence aujourd’hui et elle se décline en un projet d’économie stationnaire (la post-croissance, dit-on) et un trajet de décrue qui la précède. Et dans les deux « étapes » (page 92), « un flux de matière première devra être maintenu » (page 136).
- Sur la question des limites – qui est cruciale pour la définition même de la décroissance – peut-on se satisfaire de croiser deux positions diamétralement opposées sans affronter la discussion, et sans tenter de résoudre le hiatus ? Car, d’un côté, c’est la « finitude des ressources naturelles » qui imposerait des limites à la croissance (page 50) ; jusqu’à imposer, « contraints et forcés… une société à prédominance rurale » (page 143). Mais d’un autre côté, il ne faudrait plus mettre l’accent « sur les limites planétaires externes, mais sur les processus collectifs d’autolimitation » (page 115) : parce que ce ne sont pas les ressources qui sont limitées mais ce sont nos désirs et nos modes de vie qui ne le sont pas 10. Au point de lire – avec satisfaction – que « ce n’est pas seulement l’impératif écologique qui nourrit mon engagement dans ce courant d’idées » (page 176).
- D’autres lignes de convergence et d’opposition : villes stationnaires ou « subalternalités périphériques » (page 156) ? Quelle « puissance publique » (page 139) si l’on impose une « perspective clairement anarchiste et libertaire » (page 161) ? Quelle « forme de consentement à la réduction de la consommation » (page 102) si le rationnement « suppose un système de statistiques et de contrôles qui fait pénétrer la police dans le détail » (page 172) ? Comment concilier un « retour en grâce de la subsistance » (page 220) et le maintien d’une « certaine activité industrielle » (page 137) ?
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Loin de nous de dire qu’il y a là des contradictions ni même des incohérences dans les analyses et les jugements portés : même quand certaines formulations montrent des positions diamétralement opposées.
Mais ce qui nous semble décevant c’est d’en rester à croiser les regards surtout quand la possibilité d’un cadre commun a été trop facilement et trop vite écartée.
Comment alors comprendre cette expression de « regards croisés » du sous-titre ?
Il y a tristement cette belle chanson de Calogero sur les « regards en croix ».
Croiser quelqu’un, ce n’est pas le rencontrer. Or, c’est de rencontres dont la décroissance a besoin.
Un point de rencontre – ce qui est bien autre chose qu’un point de vue – c’est un croisement, un carrefour. Et c’est là que la confusion entre pluralité et hétérogénéité peut resurgir. Car un croisement peut être une intersection et dans ce cas le commun se rabougrit en plus petit dénominateur commun. Mais un croisement peut être un lieu de rendez-vous pour un départ en commun.
Cet ouvrage a la qualité de proposer de la diversité ; mais sans l’ordonner. Par rapport à l’image d’un noyau et de ses rayons, cela revient à juxtaposer des rayons sans affronter la question d’un cadre commun. En l’absence d’un tel cadre, commun, discuté et construit ensemble, c’est la porte ouverte à ce que certains rayons se prennent pour le centre ; au point de prétendre être la « matrice, le système de tous ces « dés » proposés » (page 145). En guise de retour d’un refoulé néo-marxien du « front principal des luttes » et autre « dernière instance ».
Nous avons pu nous régaler de la lecture de la plupart des contributions, surtout quand elles alimentaient une discussion critique interne à notre mouvance et donc sa robustesse ; beaucoup moins quand elles se contentaient de fonder leur validité sur l’invalidation de ce qu’elles dénonçaient.
Notre déception porte sur la « forme ». Parce que c’est par la « forme » que le régime de croissance exerce sa domination 11. Par cette forme horizontaliste qui conforte l’amalgame de la pluralité et de l’hétérogénéité, qui dénigre trop vite toute proposition de cadre, qui fait jouer sans cesse le trouble contre la clarification, qui rabroue toute tentative d’une politisation radicale par la cohérence, qui confond « tirer une leçon » et « donner une leçon »…
Demeure donc un besoin insatisfait. De la même façon que la MCD ne veut plus reproduire ces « tables rondes » pendant lesquelles des intervenants déroulent leurs interventions comme des compétiteurs dans leurs couloirs parallèles 12, nous ne pensons pas qu’il faille réduire un bilan d’étape au seul catalogue d’une juxtaposition des contributions. Car dans ce cas, il n’y a pas proposition de discuter mais juste le spectacle d’un dialogue de sourds : sans effort pour les mettre en résonance, pour les placer sur des trajectoires, celles de la décroissance comme trajet, pour les repérer par rapport à un fond politique commun, sans indice pour savoir s’ils vont dans la « bonne » direction (page 141).
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Notes et références
- Qu’est-ce que le « régime de croissance » ? : https://ladecroissance.xyz/2023/01/24/regime-de-croissance/[↩]
- Ce que l’on peut reprocher à un agrégat c’est d’être une globalité qui fait passer le « faire nombre » avant le « faire sens ». C’est exactement ce que les décroissants reprochent au PIB…[↩]
- Nous ne saurions, à la MCD, assez insister sur la lecture du livre de l’Atelier paysan, Reprendre la terre aux machines (2020), Seuil. En particulier, le chapitre 4. « La doxa d’un « changement positif en marche », d’une transition « inéluctablement en route » est tenace et nous étouffe de son apolitisme assourdissant » (page 182).[↩]
- La MCD, La décroissance et ses déclinaisons (2022), Utopia. C’est le troisième « cliché », pages 30-33.[↩]
- « Mais la décroissance n’est pas le contraire de la croissance ni le synonyme de la récession » (page 15). « Il convient d’expliquer que la décroissance et la récession n’ont rien de commun » (page 248). C’est nous qui soulignons.[↩]
- Quand nous disons que la décroissance est une récession, et pas une « dépression », nous ne disons pas que la décroissance n’est qu’une récession, ni que toute récession est la décroissance. Nous disons juste qu’elle sera une réduction pendant plusieurs trimestres, de la production et de la consommation, ce qui correspond à la définition précise de « récession ». Quand cette récession n’est ni choisie ni planifiée démocratique, elle n’est pas la décroissance.[↩]
- Bernard Lahire, Les structures fondamentales des sociétés humaines (2023), La Découverte, page 26.[↩]
- Bernard Lahire, Sciences humaines n°362, octobre 2023, page 37.[↩]
- La MCD, La décroissance et ses déclinaisons (2022), Utopia. C’est le « malentendu » n°1, pages 89-91.[↩]
- Giorgos Kallis, Éloge des limites (2022), PUF. Notre recension.[↩]
- « Notre thèse est que la décroissance s’avère inefficace (du point de vue intellectuel et politique), parce que, au-delà de la compétition sur les « valeurs », elle repose sur la même « forme » qui encadre le régime de croissance. » Onofrio Romano, Towards a Society of Degrowth (2020), Routledge (non traduit), page 83.[↩]
- Nous avons tou.te.s participé à ces tables rondes où les intervenants, pris par leur propos, rappelés à l’ordre du chronomètre, doivent amputer leur réflexion. Où les participants sont traités comme des consommateurs d’interventions, ou comme des compétiteurs refoulés qui ne prendront la parole que pour exprimer leur frustration de ne pas avoir été invités à la place des intervenants. Il n’y a là que les effets d’une « forme » ; et c’est à elle qu’il faut s’en prendre.[↩]
Merci Michel, des rayons parallèles n’entraineront jamais une roue!