Les statuts de la MCD sont explicites : la MCD n’est pas un parti politique, nous n’allons pas aux élections. Mais l’article 2bis nous permet de soutenir ou pas des décroissants pendant des élections. Ce que nous faisons.
Pourquoi ne pas ignorer les élections ?
Parce que dans une démocratie, aussi imparfaite et critiquable soit-elle, une élection est toujours un moment politique fort.
C’est un moment politique fort parce que s’y passe ce qui est de plus en plus rare à notre époque : on s’y parle.
On s’y parle, mais pas forcément d’une façon idéale : car de discussion – c’est-à-dire ce dialogue où chaque participant peut modifier son opinion pour tenir compte des objections – il n’y en a pas. Au mieux, il y a des débats pendant lesquels des opinions se confrontent, « droites dans leurs bottes », mais au moins à égalité de temps de parole.
Ce qui signifie, quand il y a des candidatures décroissantes, des occasions de débat. A saisir.
On peut même aller jusqu’à penser que « l’offre » décroissante peut permettre de refaire venir à l’engagement politique des gens qui, déçus et dégoûtés de la politique spectacle, ont jeté le bébé du politique avec l’eau du bain de la politique.
Pourquoi ne pas « croire » aux élections ?
Parce que des conditions réellement démocratiques manquent à l’appel.
En particulier les conditions financières. Vu le coût réel d’une campagne – autour de 3000€ minimum pour une circonscription pour une élection législative – on peut dire que la participation électorale est aujourd’hui censitaire.
Une proposition simple serait déjà le bulletin de vote unique, papier.
Mais plus fondamentalement, même si les conditions démocratiques étaient améliorées, il n’en resterait pas moins que la finalité même de l’élection resterait problématique : une course au pouvoir.
Que dans une société il y a ait des rapports de forces, c’est une chose. Mais que ces rapports de force trouvent l’onction du vote pour légitimer des dominations de fait, c’est autre chose. Car le pouvoir qu’un vote institue est d’emblée « institué » : d’emblée, il perd toute puissance instituante.