Jeudi 25 octobre 2018

3 lectures du quotidien Le Monde du 25 octobre 2018

Les salaires des grands patrons se remettent à flamber

  • En 2017, les PDG du CAC 40 ont touché en moyenne 5,1 millions d’euros, soit un bond de 14 % en un an, selon une étude de Proxinvest mercredi 24 octobre.
  • En moyenne, un patron du CAC perçoit 135 fois le salaire brut moyen des Français.
  • Entre 2014 et 2017, les patrons du CAC 40 ont vu leur rémunération progresser deux fois plus vite que celle du personnel de ces groupes, selon Proxinvest.
  • Au-delà du CAC, pour les patrons des 120 premiers groupes cotés français : leur rémunération totale a augmenté en moyenne de 10 % en un an, et atteint près de 3,8 millions d’euros, son plus haut niveau historique.
  • Les patrons des très grands groupes sont de plus en plus payés en actions. En neuf ans, la part des actions dans la rémunération totale des PDG du CAC est passée de 5 % à 36 %, au détriment, en particulier, du salaire fixe. Au sein du SBF 120, plus de six dirigeants sur dix bénéficient désormais d’actions gratuites. Une façon pour les conseils d’administration d’aligner l’intérêt des manageurs sur celui des actionnaires, désormais considérés comme ultraprioritaires par rapport aux autres parties prenantes de l’entreprise, comme les salariés.

→ Si les impôts étaient payés non en argent mais en temps (socialement consacré à des activités communes), de tels revenus n’auraient tout simplement pas le temps d’être payés.

→ Sur la mutation des « grands » managers en actionnaires, et ses effets sur « la question sociale », on peut lire : Michel Feher, Le temps des investis, Essai sur la nouvelle question sociale, La découverte, 2017.

Les dilemmes moraux de l’humanité à l’épreuve de la voiture autonome

  • Une étude publiée jeudi 25 octobre dans la revue « Nature » révèle les préférences de 2,5 millions de personnes contraintes de choisir les victimes d’un accident. Plus de 2,5 millions de personnes venues de quelque 230 pays ou territoires ont cette fois livré leur choix. Pour recueillir une telle masse d’informations, Edmond Awad et Iyad Rahwan du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Azim Shariff de l’université de Vancouver et Jean-François Bonnefon, de l’Ecole d’économie de Toulouse, ont conçu un site Web. L’article du Monde.
  • Trois positions se détachent : épargner le plus grand nombre, privilégier les humains sur les animaux et sauver les enfants.
  • Il apparaît que l’âge, l’éducation, le sexe, les revenus, la religion ou encore les opinions politiques n’expliquent pas leurs choix moraux.En revanche, l’origine géographique pèse de façon importante. Les scientifiques ont en effet dressé les profils des 130 pays pour lesquels plus de 100 personnes avaient répondu. Trois groupes émergent. Le premier (Ouest) rassemble l’essentiel des pays occidentaux – mais pas la France – et tout le Commonwealth. Le second (Est) réunit l’Asie et une partie des nations de culture islamique. Enfin le troisième, au Sud, regroupe l’Amérique latine, quelques pays d’Europe centrale mais aussi la France, le Maroc, l’Algérie, la Polynésie.

→ Dans le monde (utilitariste) de l’utilité, il est non seulement utile de rouler en voiture électrique, utile de rouler en voiture « autonome » mais aussi utile de se poser de telles questions éthiques. Dans ce monde de l’utilité, c’est aux hommes d’adapter leur éthique (= leurs modes de vies, ce qu’on appelait les « moeurs ») au progrès technologique. Et c’est ainsi que les questions en amont, celle de la circulation en voiture, celle de la vitesse… ne sont jamais posées.

→ Sur la capacité technicienne de la technique pour se doter de la morale qui lui est utile, on peut relire : Jacques Ellul, Le système technicien, 1977.

En Antarctique, la dérive d’un iceberg rectangulaire

  • Il a été repéré dans le nord-ouest de la mer de Weddell, non loin de la barrière de glace Larsen C, de laquelle il se serait détaché récemment. En juillet 2017 cette même barrière de glace a libéré un iceberg de la taille de l’Etat américain du Delaware.
  • L’opération IceBridge, grâce à des survols de l’Antarctique et des images satellites, a pour but d’observer l’évolution et les changements de la banquise en Antarctique. Les données collectées par l’opération servent à analyser l’influence du changement climatique sur les zones polaires.

→ Quand la géométrisation du monde (humain) provoque la géométrisation de la nature. Car la production d’une telle forme suppose une continuité, une régularité et une rapidité qui sont les « paramètres » de la rationalisation.

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