Dénoncer l’écologie de droite, laxiste et antisociale

Que nous montre l’affaire des eaux minérales Nestlé ? Exactement la même chose que la tentative de reprendre les travaux de l’A69 ou que la loi Duplomb. Que l’écologie officielle de la droite et du centre ne sont que des façades et que sur cette question de l’écologie, la frontière entre la droite et l’extrême-droite n’est que rhétorique.

Il y a quelques jours, Agnès Pannier-Runachier, la ministre de la transition écologique était l’invitée de France-Info et était interrogée sur le largage par Greenpeace de 10 tonnes de blocs de pierre au large de Barcarès pour dénoncer les chaluts qui raclent les fonds marins même dans des zones protégées. Indignation de la ministre pour dénoncer le largage de 10 tonnes de « gravats » (sic) par un « bateau battant pavillon étranger » (sic). Et pourtant, pendant sa diatribe anti-écolo, que montraient les images diffusées ? Qu’il ne s’agissait pas du tout de « gravats » mais bien de blocs de pierre (il y en avait 15 au total). Croyez-vous que la ministre ait tant soit peu essayé de ne pas tenir un discours à ce point contredit par les faits ? Pas du tout !

Agnès Pannier-Runnacher est bien la ministre de la trahison écologique.

Mais d’où lui vient son aplomb ?

C’est là qu’il faut remarquer la similitude entre toutes ces réactions anti-écolo : c’est que cette anti-écologie n’est en réalité qu’une écologie antisociale et laxiste qui réduit ses leviers d’action aux seules incitations.

Ce qui sert de façade à cette mascarade, c’est la fameuse dénonciation de « l’écologie punitive » qui est systématiquement brandie.

Expression inventée il y a des années par Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007, et repris en 2014 par Ségolène Royal.

Idéologiquement, ce qui se joue derrière ce slogan facile, c’est la priorité néolibérale accordée à ce que l’on appelle la « liberté négative » (càd la liberté comme absence de contraintes) sur la « liberté positive » (qui garantit au citoyen un certain contrôle sur les lois dans un système démocratique, et une protection contre la domination et l’arbitraire).

C’est sur cette liberté positive que les écologistes doivent fonder leurs politiques.

Ce qui a 2 implications majeures :

  1. C’est de relier indissolublement responsabilité écologique et justice sociale dans un même geste démocratique. Non à l’écologie asociale !
  2. C’est d’assumer explicitement que, oui, l’écologie doit être punitive. C’est le principe du « pollueur-payeur » : les pollueurs doivent payer comme les voleurs doivent être arrêtés. Non à l’écologie laxiste !

Chacun.e aura remarqué que c’est avec ironie que nous reprenons cette accusation de laxisme pour la retourner contre la droite et l’extrême-droite. Parce que si la gauche n’est pas toujours écologiste, l’écologie politique ne peut être défendue que par une certaine gauche.

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Un commentaire

  1. La déconstruction des propos d’une soi-disant ministre de l’écologie me paraît efficace, mais j’ai beau lire et relire je ne trouve rien sur l’expression des résistances concrètes locales ou nationales.

    Avant de lancer une action de masse et nationale, les politiques attendent que le peuple se soulève…. Et ce dernier de son côté, (à part quelques motivés), attend que les politiques lancent la contestation « en acte ».

    Alors, au lieu de passer aux actes, on laisse à la parole le soin de dénoncer !

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