Néonicotinoïdes : jusqu’où seront-ils capables d’aller ?

Il faut lire le début de la séance à l’Assemblée nationale le 5 octobre lorsque la ré-introduction des néonicotinoïdes a été discutée.

Elle est là : http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2020-2021/20210006.asp#P2208433

Julien Denormandie, ministre de l’agriculture : « Oui, nous sommes tous ici favorables à l’arrêt des néonicotinoïdes. Oui, nous sommes tous ici favorables à la transition agroécologique. Personne ici n’a le monopole de l’agroécologie. D’ailleurs, les premiers à la souhaiter sont les agriculteurs eux-mêmes. Mais cette transition agroécologique, je le dis clairement, ne peut consister à tuer une filière française pour importer ensuite du sucre de Pologne, d’Allemagne ou de Belgique, tous pays moins-disants que nous sur le plan environnemental. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM ainsi que sur plusieurs bancs du groupe LR. – M. Charles de Courson applaudit aussi.) Non, cela ne peut pas être ainsi ! Ce texte n’est donc en rien un renoncement. »

D’un côté, le ministre reconnaît que les néonicotinoïdes, c’est vraiment pas terrible et il vaudrait mieux s’en passer, et de l’autre, quand même, faudrait pas pousser, faudrait pas obliger les agriculteurs à s’en priver, à faire sans !

Pourtant, ces agriculteurs, rien ne les a obligés à utiliser ces poisons. Ils ont juste chercher à réduire leurs coûts, à maximiser leurs profits, à lutter contre la concurrence déloyale moins exigeante sur le plan environnemental des autres pays producteurs. Il faut reconnaître à leur décharge que le libre-échange installé par nos dirigeants politiques les entraine inexorablement dans des expédients pour rester compétitifs.

A ce régime-là, disons-le tout net, il n’y aura jamais de transition agroécologique.

Car, pour qu’il y ait transition, il faut donner la priorité à la santé, il faut donc au contraire interdire fermement les néonicotinoïdes, et en même temps protéger les producteurs ainsi contraints à d’autres techniques, de la concurrence déloyale. Bref, tout le contraire des tendances spontanées du marché. Il faut aussi, probablement, manger moins de sucre.

Cette affaire illustre bien ce que nos dirigeants sont prêts à nous faire subir au nom de la croissance. Ils sont prêts à tout lui sacrifier, nos propres vies comprises.

Pour compléter, voici deux articles.

Bon appétit.

Didier Brisebourg

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