Dunkerque Cap 2020. Le bon sens : la décroissance du trafic maritime

La colère nous saisit à l’heure des accords signés à Paris en 2015 par 195 États http://www.gouvernement.fr/action/la-cop-21 . L’Etat français s’est en effet engagé à réduire la production de gaz à effets de serre pendant ainsi que les collectivités via des « plans climat territoriaux ». https://www.communaute-urbaine-dunkerque.fr/planclimat/

L’esprit de responsabilité fondé sur des arguments rationnels commande à mettre au cimetière des grands projets inutiles cet agrandissement du port de Dunkerque Cap2020, tout comme l’aéroport de Notre Dame des Landes ou le tunnel Lyon-Turin.

« Accueillir sept fois plus de conteneurs d’ici 2032 » contrevient aux objectifs officiels, de la COP21-22-23 à la COP42 parce que cela produira une quantité phénoménale de CO2 inhérente :

  • aux travaux et chantiers pour aménager les quais et bassins ;
  • aux norias de camions qui sillonneront les routes pour véhiculer ces conteneurs.
  • à l’augmentation du trafic maritime ; navires porte-conteneurs utilisent un carburant très polluant.

Alors que l’heure est à la relocalisation de l’économie via des productions locales et au regard de la question des millions de personnes pauvres sans-emploi, ce projet de la démesure entérine de fait un monde basé sur l’exploitation des hommes et femmes des pays pauvres, petites mains produisant les marchandises à durée de vie limitée, voire à l’obsolescence programmée, avec l’impact néfaste sur nos écosystèmes en matière de production de déchets au moment de l’extraction et après la consommation.

Nous n’avons qu’une Terre et nous savons que les ressources naturelles notamment les énergies fossiles seront épuisées d’ici 30 ans au rythme où nous les consommons https://www.sortirdupetrole.com/la-problematique-energie-climat/506-agence-internationale-de-l-energie-5-actions-cles-pour-atteindre-un-pic-des-emissions-en-2020 .

En tout cohérence, l’heure est donc à la décroissance. La décroissance, trajet vers des sociétés écologiquement soutenables, socialement décentes et démocratiquement organisées, passe par la baisse de l’extraction, de la production, de la consommation, et des déchets. La décroissance du trafic maritime en est un des axes.

Bien sûr, les porteurs du projet revendiquent la création d’emplois. Si par malheur ce projet se faisait, il en créerait à n’en pas douter. Mais si problème d’emploi il y a, c’est celui de l’emploi du temps qu’il nous reste avant l’effondrement http://www.seuil.com/ouvrage/comment-tout-peut-s-effondrer-pablo-servigne/9782021223316.

Combien faut-il de gens sensés en plus des 15000 scientifiques signataires de l’appel « Il sera bientôt trop tard ! » http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/13/le-cri-d-alarme-de-quinze-mille-scientifiques-sur-l-etat-de-la-planete_5214185_3244.html pour faire entendre raison afin que soit ré-orienter l’argent des contribuables vers des emplois indispensables pour que la société humaine perdure.

Car il faut des moyens pour les services publics de l’éducation, de la santé, de la culture, des impôts (contrôler et réprimer l’évasion fiscale des multinationales qui justement seront les premières à bénéficier des travaux d’agrandissement du port).

Car il faut des moyens pour faire décroître les criantes inégalités sociales au Nord comme au Sud.

Il est aujourd’hui temps de sortir de la dictature de l’économie, qui est extractiviste, productiviste, consumériste. L’heure est au ménagement des territoires.

Le monde dans lequel nous désirons vivre exclut donc ce genre de grand projet inutile. L’époque est à la sobriété, le contraire de Dunkerque Cap 2020 dont le moteur idéologique est la croissance infinie dans un monde fini.

Enfin, la Maison commune de la décroissance, à l’instar de bien d’autres organisations, remarque que les dés sont encore pipés dans ce débat public. Faut-il rappeler l’objectif d’icelui : « Permettre à tous de participer à l’élaboration de grands projets » https://portdedunkerque.debatpublic.fr/le-debat/objectifs-et-principes Quid de la possibilité de choisir de ne pas élaborer de tels projets ? Le questionnaire est également réalisé dans une logique critiquable, celle de l’acceptation du projet http://armadiyo.com/debat-public-port-de-dunkerque/questionnaire.php .

La logique de responsabilité rappelle que dans la (dé)mesure où serait décidé d’agrandir le port de Dunkerque, la Maison commun de de la décroissance oeuvrera, avec les autres organisations concernées, à l’avènement d’un tribunal international des crimes climatiques https://reporterre.net/Un-tribunal-international-des pour juger des méfaits des porteurs du projet.

 

La croissance, c’est le non-sens,

le bon sens,

c’est la décroissance du trafic maritime.

Thierry Brulavoine 06 77 89 09 35

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