Sixième étape : Rencontres des décroissant.e.s à Vierzon, 17-19 février 2017

Samedi, 10h00-12h30

Comité de pilotage « Communication externe »

Le comité externe commence par présenter son travail : 3 tribunes qui ont été diffusées par différents médias, mais sans beaucoup d’efficacité, car la rédaction accapare déjà tout le temps libre

Il est proposé des solutions à cette problématique en récupérant la liste de diffusion des Carnets de la décroissance et les listes de diffusion du Groupe de travail « élections ».

Un débat s’engage sur le fait de recourir aux réseaux sociaux (facebook, tweeter, etc …) qui paraissent très prometteurs, mais soulèvent de nombreuses objections :

  • C’est beaucoup (trop ?) de travail de conduire les 2 ou 3 outils au vu des ressources. Il faut donc utiliser les moyens à notre portée ;
  • Le média est le message : trop de média tue les messages. Il faut beaucoup de prudence dans l’usage, car à viser la quantité, on risque de perdre la qualité. Il faut donc adapter l’utilisation à nos convictions ;
  • Il y a un travail de cohérence à mener en amont et dans le cadre du processus de construction, la communication massive n’est pas l’important ;
  • Il faut communiquer, dépasser le plancher de l’invisibilité, mais ne pas trop y croire, car dans le cadre du processus de construction, nous devons répondre à des besoins de communication différents.

La question de savoir si ce débat (récurrent !) est nécessaire pour le groupe de CompilExt est posé. Car communiquer par les réseaux sociaux, c’est s’adresser à la communauté des utilisateurs de réseaux sociaux et pas forcément à des gens sensibles à nos positions. Il serait plus judicieux d’utiliser nos blogs, nos listes de diffusion, nos démosphères et les sites de publication des journaux locaux.

Les électoralistes sont sensibles à ces outils de communication massive surtout dans le temps des élections car il y aura du contenu à diffuser régulièrement et FB ou Tweeter peuvent ouvrir un champ de diffusion supplémentaire.

Une proposition est faite : ce serait une page FaceBook, temporaire pour la campagne électorale et sous la surveillance du groupe ComPilExt et Election, qui serait créé avec un texte court sur FB qui renvoie au site processus-decroissance.xyz. Cette proposition est rejetée.

Comité de pilotage « Communication interne »

Le comité « interne » commence par présenter son travail (ou plutôt son absence de travail)

  • C’est Lionel Chambrot qui remplace Simon Baehrens, pour gérer en pratique l’ensemble des listes de diffusion.
  • Plus d’animation de la liste « processus-décroissance ».
  • Pas de diffusion sur les réunions du processus.
  • Beaucoup de questions sur des manques du ComPilInt sont faites par les propres personnes membres du ComPilInt ! Les objectifs du ComPilInt sont donc rappelés.

Le comité de pilotage « communication interne » :

  • Missions : « Résoudre l’éparpillement des décroissant-e-s »
  • Objectifs « Mise en réseau, animation et mobilisation des groupes territoriaux et thématiques ».
  • Le comité de pilotage : « communication interne » est constitué des volontaires suivants : Simon Baehrens (25), Caroline Buissou (85), Lionel Chambrot (54), Miek Gilles (44), Hélène Schmitt (34), Michel Simonin (54), Christian Sunt (30)

→ Relevé de décision quant aux rôles du Comité de Pilotage « Communication interne » :

  • Animation et soutien des groupes de travail
  • Travail de mailing et de mise en réseau, par le biais d’une personne compétente en informatique à définir, réfléchir à rencontrer les groupes ?
  • Organisation des réunions du processus-décroissance, avec légitimité pour le faire

Pour les prochaines réunions : Vierzon bien situé (central) est proposée. Il n’y a pas d’objection à cette proposition.

Groupe « élections »

Peu d’avancement. Pour les élections législatives, 14 titulaires inscrits alors que 80 binômes avaient été prévus.

Après lecture du compte-rendu de la réunion avec SEGA (Association de financement pour les campagnes électorales de feus les Alternatifs), un débat s’engage sur le fait d’aller ou pas avec cette association de financement.

  • Quelles sont nos limites dans un accord technique avec des régionalistes dont certains sont productivistes ?
  • Si cet accord nous aide à avoir de financements, il aide aussi ces productivistes ?
  • Que faire des financements s’il y en a ?
  • Quels sont les contraintes pour les candidats (liberté géographique et contrainte financière) ?

Cet accord technique a forcément des engagements politiques, même faibles (comme aider au financement de candidats potentiellement productivistes)
Comme l’objectif est d’avoir des financements, il faut décider en amont de ce que nous voulons en faire. Une proposition est faite : Ce sera un partage 50/50 entre les groupes locaux et le processus de la maison commune.
Pour le processus de la maison commune ce sera :

  • Aide à la construction de la maison commune (frais de fonctionnement : chauffage, eau, électricité),
  • de la communication (revue, campagne de tracts, etc ….),
  • prise en charge des frais pour les réunions : uniquement les frais communs. Le fait de rembourser les frais individuels est rejeté.

Cette proposition est acceptée.

Festives politiques de la décroissance

Voici son thème : Le sens de la vie est une question politique. Pour une critique radical de l’individualisme (Cf. http://processus-decroissance.xyz/2017/01/23/festives-2017/ )

  • La préparation de l’événement est bonne. La date est fixée : (mercredi 12 au 14 juillet 2017). Le lieu est choisi (Saligny sur Roudon dans l’Allier) et la logistique est sur les rails.
  • Il reste à trouver des cuisiniers (Louise de Grenoble a des pistes) et vérifier les équipements de la cuisine.
  • Des intervenants ont été contactés avec d’ores et déjà une réponse favorable d’Onofrio Romano Associate Professor of Sociology Department of Political Sciences University of Bari « A. Moro » Italy, http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/hors-collection/decroissance-vocabulaire-pour-une-nouvelle-ere.html
  • L’entrée est décidée à prix libre et un financement du cuisinier est validé à 150€/jour.
  • Animation : Des propositions sont faites : Musique Post Bourgeoise et François Gaillard
  • Budget :7000 / 8000€

Samedi, 14h00 – 16h00

Ateliers

Un travail sur les propositions pour la campagne des législatives et en même temps pour ce que nous appelons « moyeu programmatique »  est effectué en sous-groupes puis restitué en commun. Des propositions se retrouvent assez naturellement dans tous les sous-groupes. Les propositions retenues sont donc :

  • Travail / Revenu inconditionnel / Sortie des traités de l’UE / Immigration / Limites écologiques et relocalisation
  • proximité / nations / global
  • garantie de 10 ans
  • partage du temps de travail / sortie des traités internationaux
  • dette illégitime
  • Inégalités

→ Décisions

  • Chapeau : Mettre des limites
  • Thématiques :
    • Internationale : Sortie des traités
    • Travail : Revenu inconditionnel, revenu maximal et RTT / retraite égale pour tous
    • Technique : PMO, garantie 15 ans, retirer l’informatique à l’école jusqu’au collège
    • Écologie/Nature ; limites écologiques et relocalisation
    • Démocratie : Tirage au sort et veto populaire pour dé-professionnaliser la politique
    • Poser le problème de la migration au lieu d’amener des propositions de solution

→ Débat sur l’ordre et la priorisation de chaque thème : débat non tranché, car chaque thème à ses avantages et inconvénients. Le groupe « Elections » fera le travail graphique pour avoir une visibilité égale sur chaque thème.

Annexe : les ???

Groupe 1 : 6 thèmes

  • travail : réduction du temps de travail
  • ressources et consommation
  • immigration (population et territoire) : question de frontières, de nations.

Thématiques compliquées. Consensus difficile, donc pas de proposition, mais argumentaire pour discussions

  • rupture unilatérale (UE, Nuke)
  • institution et démocratie

Questions d’échelles : en finir avec la métropolisation, territoires pluri-fonctionnels

Proposition : faire sauter la totalité du maillage administratif actuel et créer des unités territoriales de base sur les bassins de vie, articulés au sein de territoires ayant des identités culturelles (provinces)

  • argent et monnaie

Exposés des problèmes à compléter sur l’immigration
Groupe 2 : 5 thèmes

  • travail / revenu

Proposition : revenu décent, accès minimum aux biens essentiels, revenu de base à 18 ans, retraite égal pour tous, revenu de reconversion pendant la formation, réduction du temps de travail

  • politique

première démocratie (contre la 6ème république), contre la professionnalisation des politiques (réduction à 1 seul mandat) démocratie de proximité, organisation non capitaliste, abandon de tous les traités de libre-échange.

  • relocalisation

désindustrialiser l’agriculture et recréer des ceintures d’agriculture maraîchère,

  • techniques

arrêt du nucléaire, poursuivre les recherches sur les déchets, pour des objets simples, durables et réparables, produisant peu de déchets et nécessitant peu d’énergie, limiter la recherche sur l’innovation pour avoir un contrôle démocratique sur les choix de production. Ne pas continuer dans la voie de l’Intelligence Artificielle et des objets connectés

  • vivant

sauvegarde du vivant et des écosystèmes, préservation des ressources, aider les projets sur l’eau potable, mettre fin aux politiques natalistes, fin de l’artificialisation des sols
Groupe 3 :

  • relocalisation
  • économie de subsistance. Taxer les produits lointains pour promouvoir les produits locaux. Ecart max de 1 à 4 dans les revenus et patrimoines
  • démilitarisation
  • démographie : abandon de la politique nataliste
  • donner des échelles à nos propositions en partant de base morale : annuler les dettes illégitimes.
  • L’Europe : sortie de l’UE à minima des traités UE de libre échange
  • orientation de la recherche vers l’autonomie et la soutenabilité
  • donner le pouvoir au peuple : rajouter aux institutions existantes (communes, départements, régions, nation) des assemblées citoyennes tirées au sort avec droit de veto pour équilibrer le rapport de force face aux institutions représentatives donc professionnelles

Groupe 4 :

  • relocalisation : interdire la spéculation sur les produits alimentaires. Passer d’une agriculture productiviste à une agriculture bio, locale. Limiter les importations et les exportations
  • anticipation des évolutions climatiques
  • promouvoir les initiatives citoyennes locales (amap, etc)
  • moins de multinationales
  • décroissance des villes et réhabilitation des campagnes
  • remplacer la main invisible par une planification internationale
  • garantie de 15 ans sur les produits
  • gratuité des minimum vitaux et taxation progressive au-delà du seuil
  • imposer l’exemplarité politique par inéligibilité (sur 7 générations 🙂 )
  • retraite égale pour tous
  • dé-numériser l’éducation : redonner aux enfants la créativité, la concentration et la sociabilité et préserver leur santé. Une meilleure protection médicale scolaire. Barrière à la pub. Une restauration scolaire de qualité. Vigilance quant u contenu des manuels scolaires
  • supprimer les niches fiscales pour le neuf (immobilier)
  • pour une médecine de proximité préventive et holistique. Lutter contre les déserts médicaux. Préservation de ???
  • « Relocalisation des paradis fiscaux » 😉
  • question du travail : interdire la GPA

Dimanche 9h-11h

Revenu inconditionnel

Une lecture du texte de Michel Lepesant est faite, car du travail a été fait en amont depuis plusieurs années (principalement Lepesant et Mylondo) et il est intéressant de s’appuyer dessus pour ne pas recommencer éternellement.

→ Pour lire ce texte : http://decroissances.blog.lemonde.fr/2017/01/25/le-revenu-inconditionnel-merite-une-vraie-discussion/

Ce texte suscite des incompréhensions et des critiques, mais aussi des avis tout à fait favorables :

  • Faisabilité économique : irréaliste pour des raisons de financement et d’inflation
  • Le travail est le centre de notre société : sans travail, les gens deviennent immédiatement de gras et gros fainéants (cliché) et le fainéant est moralement indéfendable
  • Le revenu inconditionnel ne règle pas:
    • les limites écologiques
    • la question de la propriété privée et de l’individualisme de notre société
    • les questions de l’argent (création, usure, etc …
    • les inégalités
  • Le revenu inconditionnel est forcément celui de la droite : paupérisation d’une partie de la population (donc augmentation des inégalités) qui vont se désintéresser des questions écologiques, car trop pauvres pour le faire
  • Comment peut-on défendre ce RI dans une perspective internationaliste ?

Face à ces critiques, plusieurs éléments de réponse :

  • Les gens se mettent en activité pour répondre à leurs besoins de base.
  • Le revenu inconditionnel ne répond pas à tout. Il faut connaître les éléments accompagnants (revenu maximal, limites écologiques, etc …)
  • Le revenu inconditionnel n’est pas forcément celui de droite. Il faut remporter la bataille des idées et non être convaincu en avance par les idées adverses. Exemple : Soyons dans la répartition à 100 % du PIB. Pourquoi se limiter ? Le PIB inutile et illégitime doit être préempter. Ce n’est donc pas un problème technique que de passer de 32% à 45% du PIB pour augmenter les financements sociaux, dont le revenu inconditionnel, mais un problème de conviction politique.

Il y a encore beaucoup d’incompréhension et de colonisation de notre imaginaire, même chez les décroissants.

→ Pourquoi il faut mettre le revenu inconditionnel au centre des débats de société ?

  • Sobriété : Partage : Démarchandiser : Abolition de la propriété privée
  • Poser le débat sur le revenu inconditionnel dans le cadre d’un projet de société, c’est :
    • expliquer pourquoi il faut répartir la richesse sur l’appartenance à une société et non sur le travaillisme.
    • S’opposer au travail aliéné. (Il faudra continuer de faire un débat en interne pour expliquer la différence entre activité socialement utile et travail aliéné)
    • étoffer le revenu inconditionnel par les limites (association avec un revenu maximal décent)
  • Le débat sur le revenu inconditionnel permet la remise en cause de l’organisation sociale :
    • critique sur la place centrale du travail et donc du productivisme
    • critique de l’individualisme
    • critique de l’accès aux ressources et de la propriété privée.
  • Il permet :
    • de redonner du sens à la vie
    • un changement dans le rapport de force employeurs/employés
    • de ne pas avoir réponse à tout. Ce n’est pas un couteau suisse : pour la remise en cause des inégalités, il faut le présenter couplé au revenu maximal

Eléments de réponse aux critiques :

Le revenu inconditionnel infantilise les gens et les transforme en fainéants ? Exemple sur le tas de bois et le poêle à bois : les gens se mettent en activité même avec un revenu inconditionnel, mais une activité limitée au strict nécessaire (s’il n’ont pas la pression de subvenir à leurs besoins primordiaux et s’ils n’ont pas la pression sociale).

Cette limitation d’activité permet :

  • de revenir dans les limites écologiques
  • de revenir dans les limites sociales

Exemple sur les intermittents du spectacle

Temporalité de la mise en place du RI ?

Critique la plus solide : obliger de travailler avec l’État pour le mettre en place.

Quelle organisation sociale permettrait le revenu inconditionnel ?

Un argumentaire précis s’appuyant sur des exemples doit être fait pour continuer le travail d’explication en interne, car actuellement, nous ne sommes pas prêt pour porter le débat sur la place publique.

Consensus : les décroissants sont des inconditionnels du débat sur le revenu inconditionnel.

Dimanche 11h00-13h00

Discussion sur les Institutions de la Vème République

Le débat pour aboutir aux propositions s’est fait en plénière.

3 thématiques se sont dégagées :

  • Le projet
  • Les critiques de l’existant
  • La transition

La critique

  • Les gens sont éloignés de la citoyenneté.
  • La professionnalisation politique : des élus qui vivent de et pour la politique.
  • La propriété privée et liberté individuelle dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et dans la Constitution (particulièrement le suffrage direct)
  • Certains sont persuadés que c’est le mode de scrutin qui a une responsabilité importante dans l’échec politique. Mais aucun mode de scrutin ne fait la légitimité réelle des assemblées. Par contre, elle fait la docilité des votants. A travers l’élection, on se convainc de choisir un soi-disant meilleur que soi.
  • La séparation des pouvoirs est une bonne chose.

Le projet

  • La question de l’échelle est fondamentale : il faut revenir à une échelle humaine. Il faut donner aux communautés de base de vrais pouvoirs de décision.
  • Pour beaucoup, c’est d’aboutir à une relocalisation politique avec pour objectif une démocratie directe de proximité. Il faut redonner envie aux gens de s’impliquer en politique.
  • Mais l’exemple de la Suisse (un des meilleurs exemples existants de démocratie directe de proximité) nous rappelle que la démocratie directe de proximité peut aboutir à une société où l’enrichissement personnel reste l’objectif, voire est très performant.
  • La démocratie directe est-elle vraiment si porteuse d’espoir que cela ? Est-ce un piège individualiste ?
  • Exemple suisse pour la démocratie directe, la question d’échelle

Le trajet

  • Le tirage au sort. Il n’est pas moins représentatif d’une société que les autres modes de scrutin. Certaines réticences au tirage au sort se sont exprimées car, au fond, certains restent un peu persuadés que le mode de scrutin fait la légitimité.
  • La proportionnelle a l’air de beaucoup plaire. Les justifications sont les suivantes : Il faut que les minorités soient présentes dans les assemblées. Donc la proportionnelle intégrale permettrait de s’opposer aux majorités de gestion. La question de la proportionnelle n’a pas été tranchée.
  • Redonner envie de faire de la politique ? La réduction du temps de travail permet de donner aux gens l’appétit à la politique et la proximité politique leur donnera envie de s’y impliquer.

→ Propositions acceptées

  • Faisons des assemblées citoyennes tirées au sort avec droit de veto à tout niveau géographique (département/région/nation).
  • Congé civique/politique. Tout citoyen élu serait sûr de retrouver son poste.
  • Engager un travail avec les régionalistes.
  • Permettre les votations.
  • S’opposer à tout traité supranational
  • Penser les entités par cohérence territoriale
  • Relocaliser sur les bassins de vie.
  • Priorité au local et si le local ne peut pas tout décider, alors, seulement, on monte au niveau N+1.
Partagez sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.