Depuis l’automne 2015, des « décroissant.e.s » éparpillé.e.s se sont lancés dans le projet d’une « Maison commune » pour faire apparaître la décroissance en tant que telle.
En effet, vis-à-vis de la crise de la représentation politique, il est temps que les décroissant.e.s, avec des objecteurs de croissance et des anti-productivistes, se retrouvent dans leur diversité et leur radicalité pour définir un projet en commun, et pour le mettre en œuvre.
C’est pourquoi nous vous proposons cette déclaration d’intention. Vous pouvez rejoindre ce processus, en signant cette déclaration et la faire vivre dans vos territoires comme au niveau national.
La société mondiale avec ses systèmes de consommation capitalistes basé sur l’extraction sans borne des ressources fossiles et des autres ressources limités, a dépassé le seuil de l’écosystème terre. Les résultats sont des crises écologiques comme le réchauffement climatique et l’effondrement des ressources renouvelables notamment de l’eau et de la fertilité des sols, qui sont les bases pour la vie (humaine et autre). La fin des ressources fossiles amènent une augmentation importante du coût de l’énergie qui est la base de nos sociétés fondées sur la croissance continuelle de la consommation des ressources et de l’énergie.
Mais les décroissant.e.s vont plus loin que ces constats du désastre et de la catastrophe. Quand bien même la nature nous fournirait des ressources illimitées, quand bien même la société mettrait à notre disposition des richesses infinies, il n’y aurait là aucune raison pour désirer une société sans aucune limitation, sans auto-limitation. Pourquoi ? Parce que ce qui nous anime n’est pas le ressentiment ou l’amertume mais bien le goût de vivre ensemble, le sentiment de vouloir-vivre une vie sensée. Voilà notre radicalité, voilà notre idéal. Pas moins !
Par conséquent, même si la situation politique générale est au déchaînement de la violence sociale tant contre les humains que contre la nature, comment ne pas constater pourtant une demande générale de repolitisation de la société et de la politique ? La « croissance et son monde », c’est toujours la croissance de cette violence sociale et écologique. Les décroissants au contraire veulent reconstruire des mondes de sobriété, d’émancipation, de partage et de convivialité.
Face à cela, les décroissant.e.s ne peuvent rester les spectateurs de la société du spectacle, les collaborateurs de l’économie productiviste, les alter-consomm’acteurs de la société de consommation et de publicité.
C’est là que les décroissant.e.s doivent assumer une responsabilité démocratique : il ne faut pas laisser le champ libre aux pseudo-radicalités qui empruntent les fausses pistes de la réaction religieuse ou raciste. Ni à ces tentatives multiples, qui se qualifient de « citoyennes », « populaires », et qui placent la charrue des procédures avant les bœufs du projet : même l’exploration la plus ouverte de formes démocratiques doit se faire dans un cadre fondé explicitement et préalablement sur un certain nombre de ruptures, avec l’individualisme, avec le travaillisme.
Les« décroissant.e.s » ont fait ces constats depuis longtemps ; mais politiquement ils les ont faits en ordre dispersé : contribuant ainsi directement à leur propre invisibilité politique.
Le processus de la décroissance que nous proposons aujourd’hui veut mettre fin à cette invisibilité causée par l‘éparpillement en construisant une « maison commune » de la décroissance.
Ce « processus » pratique une démarche ouverte et exploratoire, en donnant autant de place à l’imagination qu’aux leçons du passé. Des rencontres ont déjà eu lieu pour préparer les débats et les futures décisions à prendre : beaucoup de propositions ont déjà été avancées avec la double ambition d’être à la fois systémique et « clivant et identifiant ».
Ce processus est ouvert et il se nourrit de l’enthousiasme. Il va se poursuivre lors des rencontres régulières. La ligne d’horizon est bien, une assemblée générale constituante de cette « Maison commune » de la décroissance.
Ce processus ne part pas de zéro mais il s’appuie d’ores et déjà sur deux axes clairs :
- d’une part, il s’agit bien de « décroître », c’est-à-dire de repasser sous les plafonds de l’insoutenabilité écologique et de l’indécence sociale, il s’agit bien de résister à l’effondrement qui menace,
- d’autre part, chacun.e peut s’y intégrer en suivant la modalité dans laquelle il/elle se sent le mieux : les luttes de résistances (le Contre) comme les alternatives concrètes (le Pour), la présence dans le champ politique classique, sans oublier l’indispensable travail en profondeur et en radicalité d’une refondation politique et idéologique.
Nous qui avons débuté ce « processus », nous appelons tous les décroissant.e.s à se joindre à nous pour participer aux discussions, aux mises en pratique et aux prises de décisions, ensemble, de plus en plus nombreux.
Nous appelons tous ceux et celles qui ne se découragent pas face aux tâches à venir, à nous rejoindre pour construire un projet d’émancipation sociale et de préservation des conditions d’existence de nos écosystèmes, en engageant ce « processus » vers une « Maison commune » de la décroissance.
Les signatures des ami.e.s de la décroissance
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Bonjour
Effectivement les forces vont se déchaîner et nous pourrions être balayés comme des poussières.
Aussi je viens d’acheter 4.5 h de terres dans le Béarn près de ma vieille béarnaise où siège aussi l’asso j’aimerais y faire une sorte de relais décroissance nourri par l’agroforesterie implantée sur les terres agricoles.
Par ailleurs pour le cas où les choses se gâteraient vraiment je monte avec des amis sénégalais et Bissau guinéens une intégrale Bioscoop basée sur de l’agroforesterie.
Tous ceux qui veulent aider à construire cet abri pour nous européens sont les bienvenus.