Cinquième étape : Rencontres des décroissant.e.s à Peyrat de Bellac, 28-29 octobre 2016

La rencontre a été riche : le CR va donc l’être aussi. Voici d’emblée le relevé de toutes les décisions prises : Relevé_décisions.PDF → cliquer ici

Sommaire

Samedi 29, 10h00-11h45

→ Objectif : discussion sur un code de bonne conduite des échanges lors des rencontres internes au processus-décroissance

  • Consécutivement aux rencontres de Pontarlier (Etape N°5, juillet 2016), il avait été décidé de commencer notre rencontre en revenant sur les conditions nécessaires à des échanges de qualité.
  • Les enseignements des rencontres, Point n°7 : Rôle crucial de l’animation des discussions, sont donc relues.
  • Les difficultés et tensions rencontrées à Pontarlier s’expliquent en grande partie par la conjonction des rencontres du processus juste avant les journées consacrées aux rencontres des Objecteurs de croissance.
  • Il convient de s’assurer d’un accueil bienveillant à l’égard des nouvelles personnes participants au processus tout en garantissant le respect du travail effectué par les anciens engagés dans le processus afin de ne pas tout recommencer à zéro comme si de rien n’était. Du passé, ne faisons pas table rase…

. Comment garantir le bon accueil des nouveaux ?

Il est décidé de le faire de deux manières :

  • Lors des invitations, insister sur le fait de se mettre au courant du travail déjà réalisé (en indiquant les liens vers le site, proposer des numéros de téléphones vers des personnes ressources capables de faire un point sur l’état d’avancement du processus) → Histoire du processus (une frise)
  • Organiser un accueil personnalisé en amont, le vendredi soir de chaque week-end de rencontre afin de :
    • échanger avec les nouveaux sur ce qu’ils comprennent du processus-décroissance ;
    • échanger sur nos motivations réciproques ;
    • garantir la transmission d’un relai sur l’histoire de ce processus

. Comment reconnaître le travail des anciens ?

La question de la légitimité historique est posée. Il est décidé de créer une liste des premiers participants (rencontres n°1 et 2 du processus qui seraient signataires de la déclaration d’intention : « Rendre visible la décroissance, c’est maintenant ».

Le rite du silence demandé aux nouveaux pendant un certain telle que le pratique Les Francs-Maçons est rapidement écarté.

L’idée de réaliser un trombinoscope est émise.

Afin de permettre d’ouvrir le Processus-décroisssance au plus grand nombre, il est décidé que sur le site figurent des synthèses et relevés de décision concis et explicites, effort nécessaire pour ne pas noyer les lecteurs dans des compte-rendus denses.

Les enseignements pourront s’enrichir du texte élaboré en 2012 (sur une idée initiale de Boris Prat) : « Ceci n’est pas un règlement intérieur ».

Suite aux rencontres du Processus-décroissance il faut reconnaître que la question de l’autolimitation (individuelle et collective) est centrale pour une bonne qualité des échanges.

Voici donc une proposition de code de bonne conduite des échanges (qui sera discutée et amendée avant la prochaine étape du processus en février 2017) qui pourrait s’intituler :  « Ceci n’est pas un code de qualité des échanges ».

. Proposition d’un supplément à « Ceci n’est pas un règlement intérieur »

À l’usage de celles et ceux auxquels il reste un peu d’humour, de prudence sur leurs propres 1 travers et qui recherchent une décroissance de leur empreinte EGO-logique 2  !

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Processus-décroissance pour rendre invisible la décroissance en tant que trajet vers des sociétés écologiquement insoutenables, socialement indécentes et démocratiquement inorganisées 🙂
  1. Pour atteindre nos objectifs, il est indispensable d’être convaincu.e que l’individu est au centre de tout, au commencement de tout ; N’oublie donc pas de prendre inlassablement la parole pour prodiguer au groupe ce que toi tu as compris. Le collectif n’est jamais qu’une juxtaposition d’individus et ne doit pas précéder l’existence de chacun des individus vivants.
  2. Afin de mobiliser le minimum de décroissant.e.s, il est nécessaire que le « groupe pilote » s’assure d’envoyer, le plus tardivement possible, les indications concernant dates et lieux de rencontres.
  3. Evitons de nous assurer que les nouveaux ont été accueillis, sinon faisons-le sans bienveillance.
  4. Pour garantir une efficacité minimum à nos rencontres, mettons un point d’honneur à imposer un ordre du jour flou et mal structuré.
  5. Quelques jours avant la rencontre, mais le plus tard possible, iI est recommandé de s’échiner à remettre en cause l’ordre du jour préalablement défini collectivement. Si cet effort ne provoque aucune réaction, pousse le bouchon un peu plus loin et suggère, au nom de la souveraineté des fantômes, qu’il ne devrait y avoir aucun ordre du jour proposé au préalable.
  6. Point crucial, ne prévoyons surtout pas à l’avance les personnes pour l’animation, la prise de notes et la rédaction des comptes-rendus et relevés de décisions ; l’auto-organisation naturelle est notre alliée.
  7. En tant qu’individu, je ne suis jamais responsable de l’ambiance de travail du groupe. C’est toujours de la faute des autres.
  8. Si quelqu’un.e donne (livre à l’assemblée) le fruit de son lent travail de réflexion, ne t’accorde surtout pas le temps de sa réception, rends-lui tout de suite des objections. Bref, rejette l’obsolète invariant anthropologique mis en lumière par Marcel Mauss (donner-rendre-recevoir) et préfère-lui : Prendre / Rejeter / Vomir 3.
  9. En fin de journée, sachant que la fatigue est bonne conseillère, tu es libre de franchir le plafond de l’espace écologique des échanges. Refuse complètement de prendre en considération les faiblesses et/ou émotions de certain.e.s.
  10. Ne reconnaissons surtout pas les efforts accomplis ensemble et individuellement pour permettre la réussite de l’échec du processus (et lycée de Versailles).
  11. Faisons faire les comptes-rendus, les relevés de décision et la mise à jour du site par les mêmes personnes, on pourra ainsi leur reprocher plus tard de ne jamais partager le pouvoir d’agir.

Quand bien même tout cela paraîtrait évident… Dites « 33 » et ça ira mieux la prochaine fois, en relisant ce code qualité des échanges entre décroissant.e.s et en l’appliquant.

Samedi 29, deuxième partie de matinée

→ les Comités de Pilotage

. Le Comité de Pilotage « Communication Interne »

Le comité interne commence par présenter son travail. Ils ont fait une réunion à Paris, et ont surtout réfléchi sur :

  • le vademecum
  • définir ce qui était de leur ressort et ce qui ne l’était pas.
  • Sortir du « brouillard » décroissant : idées = signifier la participation des groupes par la signature d’un texte telle que la déclaration d’intention, afficher ceux qui participent au processus sur le site, diffuser une lettre par les différents réseaux qui font partie du processus.

Une question est immédiatement soulevée : le rôle du comité de pilotage (copil) « Communication interne » est-il de réfléchir lui-même sur des objets comme le vademecum ? Quel est le rapport entre les groupes de travail et le comité de pilotage interne ?

Pour beaucoup, le rôle de ce comité de pilotage n’est pas clair, on reprend donc le CR de Pontarlier et on relit les rôles du copil.

En conclusion :

Le copil Communication interne n’a pas de rôle en soi sur le vademecum, il est là pour renvoyer des personnes intéressées vers le groupe de travail associé. Il apporte un soutien dans leur propre dynamique aux groupes de travail (rôle d’animation).

Le copil interne a un autre rôle : organiser des réunions telles que cette rencontre à Peyrat de Bellac.

On lui accorde la légitimité de :

  • contacter les personnes intéressées ;
  • déterminer le lieu ;
  • proposer l’ordre du jour des réunions (au cas où l’ordre du jour n’aurait pas été planifié collectivement lors des rencontres antérieures).

Le copil interne doit également créer des listes efficaces des groupes et personnes concernées par le processus, dans le but de les contacter pour les réunions (rôle de mise en réseau).

Pour ça, il est indispensable qu’un « mécanicien » informatique (=quelqu’un qui ait les compétences informatiques) fasse partie du copil et manie les outils listes et sites. Il ferait également partie du groupe de travail internet : Simon Baehrens.

Pour ce qui est de la mise en réseau, on s’interroge sur comment les groupes sont rattachés au copil. On n’obtiendra pas les listings des différents groupes qui ne voudront pas les donner. De toute manière, une véritable mise en réseau ne se fera pas uniquement derrière des écrans d’ordinateur, il faudra un jour se déplacer.

Relevé de décision quant aux rôles du Comité de Pilotage « Communication interne » :

  • Animation et soutien des groupes de travail
  • Travail de mailing et de mise en réseau, par le biais d’une personne compétente en informatique à définir, réfléchir à rencontrer les groupes ?
  • Organisation des réunions du processus-décroissance, avec légitimité pour le faire

. Quels groupes sont associés à chacun des deux comités de pilotage ?

Copil Communication Interne Commun aux deux Copil Copil Communication Externe
·         Vademecum

·         Mise en réseau

·         Inventaire des formes d’organisations possibles

·         Portail – Site

·         Festives (politiques) de la décroissance

·         Élections

·         NTIC

·         (F)estivales de la décroissance

·         Limites (revue)

·         Scientifique et éthique

·         Déclaration commune

. Le Comité de Pilotage « Communication externe »

Pour le Com Pil Communication externe: un abonnement MyConf à été souscrit 4 pour permettre des réunions téléphoniques.

Rappel des missions du Com Pil Ext → Dépasser le seuil d’invisibilité de la décroissance.

Actuellement, le copil ext fait :

  • Mise en place d’une liste, via Google Sheet, de médias (papier, radio, TV, Web), d’associations proches de l’objection de croissance et de la décroissance avec si possible les coordonnées des personnes ressources connues et contactables (ex : untel du Front de Gauche,etc)
  • Des communiqués à destination des médias et des organisations, communiqués visibles sur le site Processus-decroissance sur le site.

Le deuxième communiqué est un cas d’école : initié par Adrien Couzinier, très catastrophiste. Il soulève la question d’être ou non d’accord avec la parution d’un texte comme communiqué d’un processus commun.

Il semble vraiment compliqué d’envoyer les communiqués à tous les membres du Processus afin d’avoir l’accord de tous pour chaque parution. Le copil ext a la légitimité pour écrire et envoyer les communiqués au nom des décroissant.e.s. Toutefois, il se doit d’être vigilant et être en mesure de se rendre compte lui-même des moments où des textes sont susceptibles de poser problème. Alors, il doit être capable d’organiser le débat avec d’autres membres du Processus pour permettre une prise de position. Dans l’hypothèse de la publication d’un communiqué problématique, il existe également un comité de surveillance pour les cas tangents.

La question du lien entre les groupes locaux et le processus est soulevé : si des groupes locaux contactent le copil ext pour communiquer, qui et quoi leur répondre ? Il faut éclaircir les droits et devoirs des groupes locaux, pour leur poser des règles claires. Le lien doit cependant rester souple et l’autonomie forte.

Si le processus n’a pas légitimité à donner des ordres aux locaux, il n’en sera peut-être pas de même pour la maison commune : il faudra bien accepter d’avoir quelque chose de commun à communiquer.

Dans tous les cas, que faire des groupes qui ne respecteront pas les règles ?

Samedi 29, après-midi et soirée

→ Le « noyau de la décroissance » + méthode de visibilité

Nous avons consacré l’atelier du samedi en fin d’après-midi au « Noyau » de la décroissance, comme fondation (philosophique) de notre projet politique : à partir du travail de « théorie de la pratique » mené par Michel Lepesant sur la base de ses réflexions personnelles et des discussions déjà engagées sur cette question tant lors des rencontres nationales que rhône-alpines.

Pourquoi les décroissant.e.s doivent-ils reconnaître qu’ils ont (d’abord) besoin d’un noyau (philosophique) pour faire de la politique ? Sans tout ramener à lui (évidemment), il faut faire l’hypothèse que c’est précisément faute d’un tel travail en profondeur qu’aujourd’hui la politique se dépolitise. Se donner un noyau permet donc directement aux décroissant.e.s d’avancer dans leur stratégie de visibilité « clivante et identifiante ».

. Avec quoi il ne faut pas confondre le « noyau »

Le « noyau » n’est que l’un des « éléments » dont la fonction est d’assurer la visibilité de la décroissance. Il ne s’agit pas de les confondre :

  • une devise de la décroissance
    • Celle de la république française est philosophiquement et politiquement très forte : liberté, égalité, fraternité. Sa force réside dans sa capacité à mettre en tension liberté et égalité puis à proposer la fraternité comme conciliation. L’ordre n’est évidemment pas anodin.
    • Pour des raisons que exposées ailleurs (pourquoi dans cet ordre, pourquoi écarter simplicité, autonomie et échange ?), je proposerais bien : sobriété, émancipation et partage.
    • A ces trois « idéaux », des discussions entre nous ont ajouté : convivialité. La référence aux travaux d’Ivan Illich permet en effet de voir dans la convivialité un terme qui permet de très bien poser les débats qui doivent exister entre socialité et technicité, débats essentiels pour les décroissant.e.s quand ils veulent penser leurs rapports à la société et à la nature.
  • nuage_valeursun nuage des valeurs
    • A la différence du travail précédent (sur la devise), la totalité du travail sur les valeurs peut et doit être confiée à tout.e décroissant.e qui participe au processus.
    • On pourrait imaginer qu’à chaque engagement – en plus d’adhérer à la déclaration commune, voire de participer financièrement – un.e décroissant.e propose 6, 8 ou 10 valeurs de son libre choix.
    • Le tout pourrait se visualiser dans un « nuage des valeurs ».
  • proposition et éléments de programme → « moyeu » programmatique de la décroissance
    • Dans le passé, à l’occasion de tentatives de convergence ou de présences électorales, des décroissant.e.s ont déjà proposé des catalogues de telles propositions ; par exemple, http://www.les-oc.info/wp-content/uploads/2012/11/Adresse-du-MOC-aux-antiproductivistes.pdf
    • Un tel programme pourrait s’échelonner en trois temps : ce que l’on peut immédiatement adopter, ce par quoi il faudrait commencer dans un trajet de décroissance, ce qui dans un tel trajet fournirait comme un clapet anti-retour (vers la croissance).

. Le « noyau » et les « rayons »

La Maison commune des décroissant.e.s est une « bergerie » et on ne veut pas y faire entrer le « loup » de ce que nous appelons « l’unitude » (c’est-à-dire la confusion et le brouillard qui surgissent dès que l’on veut « faire nombre » avant de « faire sens »).

D’un autre côté, il ne s’agit pas non plus de construire un bunker de la décroissance. D’où l’idée d’un noyau central constitué par des « principes », sur ce qui fait vraiment fond entre les décroissant.e.s, associée à celle de « rayons » afin de permettre des discussions et des dissensus au sein même de la maison commune.

Son usage : faire le tri entre ce qui est « décroissant » et ce qui l’est moins ou pas du tout → Pour une Maison commune de la décroissance, visible parce que clivante et identifiante, pour défendre une radicalité comme cohérence mais pas comme intransigeance.

L’image des rayons est doublement féconde :

  • Deux rayons peuvent être diamétralement opposés ; placés au cœur du noyau, ce serait une contradiction. En tant que rayons, ce sont juste les termes d’une discussion. Par exemple, la proposition d’un revenu inconditionnel (qui peut être un élément de programme) peut au sein de la Maison commune être défendue et critiquée, l’important est juste qu’elle soit discutable et discutée.
  • L’orientation des rayons n’est pas centripète mais au contraire centrifuge. Il ne s’agit pas de faire venir au centre, il s’agit au contraire de rayonner à partir du centre. Cette orientation centrifuge assure une politico-diversité essentielle à la cohérence, propre à toute organisation systémique, faisant place à la tension entre efficacité et résilience.

. Une méthode

En cherchant la cohérence de ce qui pourrait constituer un tel noyau, une méthode s’est dégagée. Même si elle est donc apparue postérieurement au « noyau », il semble plus pédagogique de la présenter en premier → Une proposition politique doit être capable de fournir une définition, un fondement, un objectif et  un mobile parce que nous avons besoin :

  •  de définir (clairement et distinctement) : pour sortir des brouillards
  • d’un fondement : pour aller au bout, dans une discussion, de l’argumentation
  • d’un objectif : pour offrir de l’enthousiasme
  • d’un mobile : pour échapper au risque de la dépolitisation

C’est pourquoi :

  • Une définition doit être identifiante et clivante : il faut savoir de quoi on parle, sans confusion, sans brouillard.
  • Un fondement dit ce qui est juste : justifier, c’est fonder, légitimer et pour cela il faut aller aux fondements, aux racines, ce qui suppose une exigence idéologique à laquelle la société du spectacle nous déshabitue. On rencontre le besoin d’un fondement dès que l’on va au bout d’une discussion.
  • Un objectif dit ce qui est désirable : on ne peut pas contenter quand on fait de la politique de s’enfermer dans la dénonciation et la critique : car c’est ainsi que la priorité accordée au réalisme sur l’idéalisme en vient toujours in fine à se replier sur une politique du moindre mal.
  • Un mobile précise ce qui est faisable, il doit être politiquement mobilisateur : on ne peut se satisfaire de participer à des débats à l’issu desquels les participants, aussi réceptifs qu’ils aient pu être, ne passent pas à l’action.

. Proposition de Noyau

  • Définition de la décroissance comme trajet, comme parenthèse: il s’agit de repasser sous les plafonds de l’insoutenablité écologique. Si la décroissance était une « société », ce ne serait qu’une société de transition, la plus brève possible, démocratique, la plus sereine possible. Bref, pas question de défendre la décroissance pour la décroissance. La décroissance est le chemin, l’horizon est la relocalisation. C’est pourquoi nous devons garder mordicus ce terme de « décroissance » : en effet, il s’oppose négativement à la « croissance » ; en effet, « la croissance pour la croissance » est tout aussi absurde que « la décroissance pour la décroissance » ; en effet, la croissance est « un monde » tout comme la décroissance est « un monde » (ambition systémique de la décroissance → le « fameux » nouveau paradigme) → Ce monde est celui de la proximité, de la relocalisation.
  • Cadrer nos réflexions dans cet « espace écologique » qui est défini par un plancher et un plafond. Il s‘agit là 1/ de replacer la politique au cœur de l’écologie (et non pas l’inverse) ; 2/ de rompre avec la définition de la liberté comme franchissement des limites (dès que l’on pense entre 2 limites, alors la liberté se définit comme ce que l’on partage dans l’espace ainsi encadré, au lieu de consentir à ce que seule la rivalité des libertés individuelles puisse les limiter). Cette espace écologique est le « domaine de définition » de la décroissance.
  • Pas de décroissance « à reculons » → Priorité à l’argument du « quand bien même » sur l’argument de la nécessité ; Il ne s’agit pas de refuser ce dernier argument, il s’agit juste de le remettre à sa place et de ne pas lui donner la première place (car dans ce cas, on dépolitiserait la décroissance). Quand bien même la nature fournirait des « ressources » sans limites, quand bien même l’économie fournirait des « richesses » sans limites, nous serions quand même pour la limitation des « ressources » et des « richesses ». Non seulement en vertu d’un principe de limitation et de mesure mais aussi au nom d’un principe d’auto-limitation. Cet argument du « quand bien même » se justifie par la priorité accordée aux « valeurs » sur les « constats » (quand bien même le capitalisme ou le productivisme ne seraient pas en crise, nous les critiquerions). Les décroissant.e.s sont des idéalistes (ils ont une « âme ») ; ce qui ne leur interdit pas d’être « réalistes » : mais à condition de donner au réel le dernier mot, mais pas le premier.
  • Critique du fondement particulièrement caché/enfoui de l’individualisme. Il ne s’agit pas de se contenter de rejeter un individualisme de façade, il faut être « radical », aller à la racine et s’apercevoir que presque toutes les fables de la croissance reposent sur une fable commune quant à la nature et la genèse de ce qui fait une organisation sociale : celle selon laquelle l’individu précéderait la société, selon laquelle une société serait d’abord une juxtaposition d’individus. C’est cette critique radicale de l’individualisme qui fera véritablement de la décroissance une philosophie politique, c’est-à-dire une recherche de ce qui fait sens dans une vie humaine. A cette question du sens, les décroissant.e.s choisissent leur camp : défendre une conception de l’organisation sociale dans laquelle la découverte du sens de sa vie n’est pas l’affaire de chaque individu isolé : « Trouver seul le sens de sa vie est une chimère ».
    • « Dans la modernité, la découverte du sens de la vie est l’affaire de chaque individu isolé. Le postulat est que chaque individu a le droit de mobiliser toutes les ressources nécessaires à cette fin. Au niveau de la société, cela se traduit par une exigence non négociable de croissance : seule la croissance peut satisfaire toutes les exigences de tous ces individus ne devant pas être limités », écrivent brillamment G. Kallis, F. Demaria et G. D’Alisa dans leur introduction à Décroissance, Vocabulaire pour une nouvelle ère.
    • Et dans l’Epilogue, cette critique révèle toute sa fécondité. Puisque « même dans une société de sujets frugaux dotée d’un métabolisme réduit, il y aura toujours un excédent, qui devra être dépensé si l’on veut éviter de réactiver la croissance », alors « le binôme sobriété personnelle/dépense sociale doit remplacer le binôme austérité sociale/excès individuel ». Voilà la question politique propre à éviter aux décroissant.e.s toute rechute dans l’individualisme : « Il nous faut réfléchir aux institutions qui seront responsables de la socialisation de la dépense improductive et des manières dont les surplus en circulation seront limités et épuisés ».
    • Une telle critique de l’individualisme mettra la décroissance sur les rails de la critique radicale de la Modernité et de sa philosophie du Sujet (défini en opposition à tout ce qui est Objet – la nature, le non-humain, etc.). Le défi d’une telle critique sera de conserver à la décroissance une visibilité désirable : ce que permet facilement la distinction entre faim, appétit et gourmandise.
    • Non seulement l’individualisme mène logiquement à la croissance mais, réciproquement, la croissance est d’abord celle de l’individu : la religion du Progrès repose sur le postulat de la perfectibilité de l’humain (individuelle comme collective, le passage d’un niveau à l’autre étant assuré par la fable de l’essaimage). Jusqu’à quel point les décroissant.e.s sont-ils déjà capables d’assumer que « l’homme est un être imperfectible » ? Une telle « imperfectibilité » n’interdit pas toute éducation mais en sape toutes les variantes « progressistes ».

. Tableau récapitulatif du noyau

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. Mise en pratique de la méthode proposée (en soirée)

Cela a soulevé quelques questions et des mécompréhensions, c’est pourquoi nous avons continué par un atelier après le repas du samedi soir : essayer d’appliquer la méthode à l’interview donnée par Lionel à France3 Lorraine, sans aucune prétention à juger son intervention. Qu’il nous excuse de l’avoir pris comme support de notre discussion, et nous l’en remercions.

La méthode a consisté à se demander :

  • Sa définition de la décroissance est-elle claire et distincte ?
  • Sa présentation de la décroissance est-elle cohérente ?
  • Sa présentation de la décroissance est-elle désirable ?
  • Sa présentation de la décroissance est-elle mobilisatrice ?

Dimanche 30, reprise de la discussion sur « le noyau »

Le dimanche matin, un nouvel atelier de discussions sur le « noyau » était prévu afin que Michel Lepesant revienne sur les mécompréhensions autour du partage de son travail de philosophie politique. Il avait, le matin même, réalisé un tableau (Cf. ci-après) pour bien distinguer « la méthode » applicable à tous les projets et propositions politiques et « le noyau », c’est-à-dire la méthode appliquée à la décroissance.

. Tableau récapitulatif de la méthode

Une méthode pour la visibilité

(Ce qui signifie qu’en réponse à des objections, on se demandera d’abord : est-ce que ce que l’on m’objecte accroît ou non la visibilité de la décroissance ?)

Noyau philosophique de la décroissance
Quoi ? Définition Est-ce que c’est clair et distinct ? Est-ce que c’est clivant et identifiant ? Sortir des brouillards 5 Trajet, parenthèse, une « époque »
Pourquoi ? Fondement Est-ce que c’est cohérent ? Est-ce que c’est juste, justifié, fondé ? Faire aboutir une discussion (aller au fond, au bout) 6 (double) Limitation, plancher-plafond
Vers quoi ? Objectif Est-ce que c’est désirable ? Quel est le besoin insatisfait ? Offrir de l’enthousiasme, et pas seulement des constats 7 Critique radicale de l’individualisme (sens de la vie)
Comment ? Mobile Est-ce que ça mène à l’action ? Est-ce que c’est faisable ? Est-ce que c’est mobilisateur ? Echapper au piège de la dépolitisation (celle de l’aubaine ou celle de l’impuissance) 8 Pas de décroissance à reculons, quand bien même…

 

Dans le tableau, les colonnes de gauche constituent la méthode et la colonne de droite applique cette méthode de réflexion à la décroissance. Cette réflexion a pour but de définir une sorte de règle du jeu afin de pouvoir dire qui est « hors-jeu ».

  • Méthode : quelle est la définition claire et distincte de ce projet, le quoi ? Pour la décroissance c’est le trajet pour repasser sous les plafonds de la soutenabilité ; trajet vers des sociétés écologiquement soutenables, socialement décentes et démocratiquement organisées, qui passe par la baisse de l’extraction, de la production, de la consommation, et des déchets.
  • Méthode : quel est le fondement de ce projet ? Le pourquoi ? Ce projet est-il cohérent ? Ce qui donne sa cohérence à la décroissance, c’est la notion de double limite définie par un plancher et par un plafond.
  • Méthode : quel est l’objectif de ce projet ? Vers quoi ? Est-ce désirable ? Ce qui rend la décroissance désirable, c’est la conception non individualiste d’une vie sensée. « Croire que l’on peut donner seul-e un sens à sa vie est une chimère ».
  • Méthode : quel est le mobile de ce projet, le comment ? Le projet de la décroissance est-il mobilisateur, faisable ?

Cette (double) proposition (de méthode et de noyau) est une proposition achevée :

  • « Achevée » ne veut pas dire « indiscutable » (bien au contraire  🙄 ; mais « achevée » veut dire « définie », qu’il ne faut pas confondre avec « finie »).
  • La suite des discussions pourra donc emprunter deux voies : celle des modifications de cette double proposition de Michel Lepesant, mais aussi celle des autres propositions → tout aussi définies.
  • Une telle présentation en tableau se veut systémique (ouverte, comme un écosystème) et non pas systématique (fermée, comme une grille de lecture).
  • Le « noyau philosophique de la décroissance » est un pilier de la visibilité de la décroissance : 1/ cela ne veut pas dire qu’il est lui-même visible, ni 2/ qu’il est le seul pilier de cette visibilité : il faut aussi travailler une devise, le nuage des valeurs, un « moyeu programmatique »…
  • Et il ne faut pas oublier toutes les discussions sur les rayons de ce « noyau » : Sur la technique, sur le pouvoir, sur l’État, sur les besoins…

Il a été décidé, à la demande de certain.e.s, de constituer un groupe de travail, ou plutôt que le groupe de travail « politique, scientifique, théorique, éthique » évoqué à Pontarlier (Etape n°4 en juillet 2016) allait continuer cet effort de réflexion en interne, tout en s’ouvrant à des personnes externes. Pour Michel L. ce groupe doit être affinitaire et doit travailler en ayant la confiance du groupe : il va se charger de le constituer sans trop tarder.

Dimanche 30, 10h45-13h00

→ Les législatives de 2017

Synthèse

Nous nous sommes d’abord accordés 1heure 1/2 pour rechercher une solution consensuelle entre le plancher de l’invisibilité et le plafond de l’électoralisme (c’est l’acquis des rencontres de Pontarlier en juillet 2016) et pour cela plusieurs propositions sont évoquées, reprises et critiquées chacune à plusieurs reprises.

In fine une proposition construite tout.e.s ensemble s’est dégagée. C’est notoire puisque c’est bien la première fois que la discussion sur les élections se finit sur une proposition commune.

. Rappel des acquis du Processus-décroissance depuis novembre 2015

À Peyrat-de-Bellac, on a évité de recommencer la discussion sur l’utilité ou non de participer aux élections. Voici le rappel des acquis de la rencontre des décroissant.e.s à Pontarlier (juillet 2016) :

  • « ni engagement ferme à l’échelon national, ni refus catégorique de participer aux élections ». « La condition sine qua non est que cette participation ne soit pas contre-productive vis-à-vis du processus et ne discrédite pas l’image des décroissant.e.s. » « Le groupe de travail « Elections » devra approfondir ces points sensibles. Il serait préférable de s’accorder le temps de déterminer les conditions de participation et les garde-fous. »
  • Il y a eu constitution d’un groupe de travail Elections depuis l’an dernier qui permettra aide et soutien aux groupes qui souhaitent se lancer dans l’aventure.

 . Mandat demandé à l’assemblée réunie à Peyrat de Bellac

Le groupe Election, à cette occasion, demande un mandat précis auprès de l’assemblée présente pour les prochaines élections législatives (11 et 18 juin 2017).

La discussion a intégré le travail effectué sur le « noyau » avec la méthode présentée auparavant (clarté, cohérence, utilité, mobilisation) → ce sont ces mêmes 4 questions qu’il faudra se poser quelques temps avant le dépôt des candidatures pour trancher si oui ou non une présence collective des décroissant.e.s est possible aux législatives 2017.

Les décroissant.e.s ont-ils besoin d’aller aux élections ? Pour quels objectifs ?

  1. L’objectif majeur de la participation est de considérer la campagne électorale comme moment particulier pour rendre visible la décroissance dans le débat public;
  2. Le deuxième objectif est de rechercher les financements public et privé des organisations politiques afin de se donner les moyens financiers de rendre visible la décroissance.
    1. Rappels quant au financement public des organisations politiques 9.

      1. Pour bénéficier du financement de l’Etat, sur la durée de la mandature (1,68 € par vote pendant 5 ans) Donner une évaluation du montant total, il faut obtenir au moins 50 résultats supérieurs à 1 %. Il faudrait donc envisager de présenter au minimum 90 couples de candidat.e.s dans des circonscriptions réparties sur au moins 30 départements différents.
      2. Le financement privé des organisations politiques se fait par le biais des dons. Les dons sont à effectuer à l’ordre de l’association de financement existant qui s’intitule AF ADOC (Association de financement de l‘Association des Objecteurs de Croissance). Ils sont fiscalement déductibles à hauteur de 66%. Ex : Une personne qui donne 600 € à l’AF ADOC bénéficie d’une réduction d’impôt sur le revenu de 400 €.

Est-ce qu’on en a les moyens ? Est-ce faisable ?

Les membres du groupe Elections sont convaincus que les périodes de campagne électorale sont propices pour créer des relations avec de futur.e.s militant.e.s. Certains reconnaissent que nous aurions dû démarrer plutôt l’engagement dans la discussion collective.

Les élections législatives sont prévues les dimanches 11 et 18 juin 2017 10. Le dépôt des candidatures devra être fait vers les 20 mai (dates limites non encore publiées).

Pour savoir dans quelle mesure, c’est faisable on peut s’appuyer sur nos expériences passées (campagnes des européennes 2009-2014, législatives 2012 11, municipales 2008). Il faut bien faire la distinction entre financement privé et public des organisations politiques et financement spécifique à une campagne électorale.

Discussion sur le coût d’une campagne électorale

Le montant des dépenses (affiches bricolées + bulletins) est évalué à 500 € minimum (cas de Thierry Noël à Millau, législative partielle en 2015) : quelques affiches format A2, la moitié ou le tiers des bulletins, une circulaire avec un verso, sinon un recto aussi, en commun avec tout.e.s les décroissant.e.s.

Si on veut une campagne avec affiches grand format A1 + tous les bulletins + circulaire pour chaque électeur), il faut plutôt compter autour de 2 à 3000 € (expériences de décroissant.e.s en 2012).

Comment mobiliser des dons pour mener campagne (financement privé d’une organisation politique) ?

Exemple :

  • Mon cousin Pierre fait un chèque 300 € (3/3) libellé à l’ordre de l’« AF ADOC »)
  • Ce donateur récupèrera les 2/3 en crédits d’impôts sur l’année suivante (200€)
  • Attention à l’année blanche que sera 2017 sur le plan imposition : passage au prélèvement à la source
  • Il faut donc mener ces opérations avant le 31 décembre 2016 pour que la défiscalisation soit valable pour l’impôt sur les revenus de 2016.

À l’attention de celles et ceux qui ne souhaitent pas être candidat.e, il est important d’avoir à l’esprit que les dons récoltés, aussi  par  eux,  pourront servir à financer des candidat.e.s sans moyen , afin d’atteindre les 90 binômes (donnant accès à la visibilité médiatique officielle d’une campagne législative)

Remboursement des frais de campagnes

A ne pas confondre avec le financement public des organisations politiques (cela c’est l’affaire de l’AF ADOC), l’article R39 du Code électoral stipule : « Lorsque le candidat obtient plus de 5 % des suffrages, les frais de campagne officielle (fabrication des bulletins de vote, professions de foi, affiches officielles) sont remboursés par l’Etat. »

Le R39 porte sur le minimum que l’on peut faire imprimer sans avoir à payer les services d’un expert-comptable : Une seule dépense ou une seule recette oblige le candidat à faire présenter son compte de campagne par un expert-comptable (de son choix). Mais la désignation d’un mandataire est obligatoire.

Stratégie en débat pour obtenir le financement public d’une organisation politique

L’ambition est forte : présenter au minimum 80 couples de candidat.e.s dans des circonscriptions réparties sur au moins 30 départements différents. Si dans 50 circonscriptions, on fait plus de 1% des votes à chaque fois, l’organisation bénéficiera du financement public de l’Etat pendant 5 ans pour rendre visible de diverses manières la décroissance.

Sont discutées les possibilités suivantes :

  • s’associer avec une autre organisation politique :
    • En 2012, ce fut le cas avec le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Ce fut un échec 12.
    • L’alliance écologiste indépendante (AEI) aurait fait du pied à certains décroissants dans l’est de la France pour les législatives de 2017.

Après débat et rappel des casseroles du responsable de l’AEI (J-M Governatori 13 ), cette éventualité est unanimement rejetée.

En effet, il ne s’agit pas d’aller sur le terrain électoral à tout prix mais de défendre une autre façon de faire de la politique, expurgée de petits arrangements politiciens. Par ailleurs, il est convenu que cette participation doit être identifiante et clivante pour les partisan.e.s de la décroissance. Des alliances sont donc non compatibles.

  • Proposition de campagne limitée à quelques circonscriptions ciblées, sur lesquelles le mouvement est bien représenté, bien implanté. L’idée étant de mobiliser des militants de différentes régions sur quelques circonscriptions pour faire l’expérience de campagne différentes. La proposition est rejetéeau motif que seule une participation massive peut avoir quelques effets en termes de visibilité. Les expérimentations ont déjà été menées, on ne part pas de zéro.

Est-ce cohérent avec nos valeurs ?

Une alliance avec l’AEI serait faisable mais non cohérente avec nos valeurs.

Une discussion s’engage autour de la nécessité (de l’utilité) d’avoir ou non « labouré le terrain » au préalable : utile pour certains, inutile pour d’autres. Un consensus se fait jour pour dire que la priorité c’est bien de montrer « la politique autrement ».

  • Attention à l’urgence (7 mois avant juin) qui fait faire des conneries, attention à la qualité des contenus : quelle cohérence dans les tracts édités ? Aller aux élections avec un discours mal construit participe de l’invisibilité de la décroissance.
  • Attention selon certains, si nous n’y allons pas au niveau collectif, certains iront tout de même de leur côté et se sentiront un peu lâchés : y aller c’est renforcer une vision collective de la décroissance.

Ré-affirmation de l’autonomie complète des groupes locaux, mais recherche de cohérence nationale. Le groupe Décroissance-44 a déjà voté qu’il ne porterait pas le coût des élections pour ceux qui souhaitaient y aller.

. Décision finale

La proposition adoptée par l’assemblée, repose donc sur des étapes :

    1.  La mobilisation du groupe élections pour :
  • Peaufiner les conditions de participation et élaborer les garde-fous. Critères de cohérence
  • Rédiger et lancer un appel pour mobiliser des candidat.e.s potentiel.le.s (Environ 80 binômes de candidat.ess bien répartis)

Entre 1 à 2 mois avant la date des élections (juin 2017), si on n’arrive pas à cet objectif, l’association à l’échelon national abandonne mais les groupes décidés continuent, à leurs frais.

  • Rédiger et mettre en œuvre une campagne pour mobiliser des fonds pour financer ces campagnes. Avant décembre 2016, récolte des dons défiscalisables à 66% Critère de faisabilité
  • Travailler à un contenu programmatique cohérent, identifiant et clivant Critères Fondement et désirabilité

Mise au point d’un texte type « profession de foi », a minima un verso d’un feuillet commun à toutes les candidatures « Les Décroissant.e.s », voire un recto,  plus affiche format A3 avec place pour changer le nom des candidats, plus bulletins.

Tous ces documents seront soumis au Comité de pilotage externe et envoyés à l’ensemble des militant.e.s pour information.

→ Un point est fait à chaque étape du processus-décroissance (week-end 17-19 février à Vierzon et week-end 14-15-16 avril) et un dernier point Post-élection présidentielle (Le premier tour se déroulera le dimanche 23 avril 2017 et le second tour le dimanche 7 mai 2017), sur l’appel aux candidatures et les financements récoltés.

Finalement, peut-être que la raison de ce consensus (ce qui a fait que les non-partisans de la participation aux élections ont accepté la proposition) est le fait que la décision d’y aller collectivement devra être validée par les réponses favorables aux 3 questions :

  1. Est-ce que c’est faisable ?
  2. Est-ce que cela va se faire de façon cohérente avec nos valeurs ?
  3. Est-ce que l’objectif est toujours désirable ?

Critères d’évaluations des réponses aux trois questions pour engager Les décroissant.e.s  la campagne électorale des législatives :

  1. Pour la première question (Est-ce que c’est faisable ?), on comptera les candidatures et les sous ;
  2. Pour cette deuxième (Est-ce que cela va se faire de façon cohérente avec nos valeurs ?), comme on aura avancé sur le moyeu programmatique, les valeurs, peut-être la devise et peut-être le noyau, il faudra peser le pour et le contre ;
  3. Pour la troisième (Est-ce que les objectifs sont toujours désirables ?) : cela dépendra fortement de la situation politique générale après l’élection présidentielle et la progression de notre processus-décroissance.

decroissant-e-s_peyrat

Dimanche 30, l’après-midi

Le groupe se réunit une dernière fois, sous les auspices de la douceur et des couleurs automnales de cette belle région.

. Proposition d’achat d’une maison commune

Jean-Yves nous présente un projet : acheter une maison commune pour répondre à certains besoins de notre mouvement.

Nous ressentons en effet le besoin d’avoir un lieu unique où nous retrouver, organiser nos réunions, un festival de la décroissance, les (f)estives de la décroissance…

Les autres besoins seraient :

  • un lieu dans le centre de la France pour limiter les trajets des plus éloignés
  • un lieu accessible : pas trop isolé, à 5 km max d’une gare
  • un lieu pouvant nous accueillir en nombre dans un espace agréable : 1 ha minimum de terrain
  • un lieu avec le minimum de travaux : évitons les réfections de toiture et charpente

Jean-Yves pense avoir les moyens d’aider financièrement notre mouvement à acquérir cette maison commune. D’autres pourraient investir aussi au travers d’une structure légale qui reste à définir. On peut espérer trouver quelque chose dans un premier temps autour de 30-40 000 euros.

. Compte-rendu du groupe de travail sur la revue « Limites »

Une réunion téléphonique (Michel Lepesant, J-Y Renouf et Thierry Brulavoine) a eu lieu le 13 octobre. Compte tenu de nos moyens (humains et financiers), il est décidé de mettre en sommeil le projet de relance de la revue. Jean-Yves propose toutefois la création d’un journal interne.

L’idée est de faire un bulletin irrégulomadaire (type fanzine) de la future maison commune des décroissant.e.s. L’objectif est d’informer sur les activités du processus et des groupes locaux.

Jean-Yves et Caroline Bouissou nous ont présenté deux maquettes de journal interne (format A3 plié en deux).

Ce bulletin serait diffusé en format papier à tous les groupes et individus membres du processus. Ainsi qu’en PDF sur nos listes pour nous permettre d’en imprimer.

Le titre envisagé : « Bulletin de liaison des décroissant.e.s »

On y trouverait :

  • présentation des groupes locaux
  • présentation et état d’avancement du processus
  • insérer des tracts à l’intérieur
  • conseils de lectures
  • un article sur le fond de notre mouvement à chaque numéro

Il est décidé la création et diffusion d’un journal interne du processus-décroissance à destination des décroissant.e.s.

Jean-Yves et Caroline se proposent dans un premier temps de la coordonner. Ils ont besoin que les différents groupes l’alimentent par des articles avec photos.

Les groupes Vendée Décroissance, Bretagne Décroissance et Décroissance 44 devraient transmettre du contenu pour ce premier numéro. Les autres groupes locaux peuvent en faire autant en envoyant leurs écrits, dessins à jean-yves.renouf@orange.fr (02 40 04 95 76).

Les coordonnateurs ont besoin d’une adresse de type redaction@processus-decroissance.xyz Ils se rapprochent de Christian pour obtenir l’appui d’un maquettiste/graphiste.

Les premiers relecteurs seraient : Marie-Josée, Thierry B., Christian.

. Visibilité du processus au regard de la lutte contre le projet d’aéroport à NDDL

3-1 La semaine précédant cette rencontre Christian Sunt a interpellé les membres du processus-décroissance pour qu’une position soit prise vis-à-vis du texte « Solidarité préventive contre les mesures préventives ».

Les décroissant.e.s décident d’être signataire du texte en l’état. Thierry B. s’engage à faire le nécessaire.

3-2 Il est également décidé de l’édition d’un « 4 pages » présentant les positions identifiantes et clivantes des décroissant.e.s à propos de la lutte contre l’aéroport et son monde. Il sera rédigé par les membres des groupes Décroissance 44, Bretagne Décroissance et Vendée Décroissance. Sébastien Lécuyer (Décroissance 44) en est le coordonnateur. Christian Sunt sera le relai avec la graphiste qui assurera la mise en page.

Ce document synthétique portera sur 4 points :

  • Mobilité ;
  • Terres agricoles ;
  • Concurrence des territoires métropolitains ;
  • Déni démocratique.

Ce document pourra s’appuyer sur le travail effectué en amont tels que :

. Préparation de l’étape n°6 du Processus-décroissance

Les dat(t)es qui nous donnent de l’énergie…

A Pontarlier, nous avons décidé de retenir les week-ends communs à chaque zone scolaire au moment des vacances scolaires.

La date de l’étape n°6 est fixée 17 au 19 février 2017

Les lieux d’être…

Des contacts avaient été pris avec l’auberge de jeunesse de Vierzon, géographiquement central. Thierry B. est chargé de demander si ce lieu est disponible et à quelles conditions.

Nous terminons cette cinquième étape du processus-décroissance en préparant les rencontres suivantes et leur ordre du jour au regard des travaux menés et réalisés.

Organisation et contenu des rencontres

ODJ Etape n°6

Après discussion. voici l’ordre du jour pressenti :

  • Compte-rendu d’activités des Comités de Pilotage interne et externe
  • Bilan de la recherche de la maison commune en pierres et en charpente (apport initial de 50 000€)
  • Retour ? (Explicitement que veut-on ?) sur le noyau et sa méthode
  • Elaboration collective de la devise et des valeurs
  • Travail sur le moyeu programmatique
  • Etat d’avancement des Groupes de travail :
    • Présentation détaillée des Structures possibles (fédération, confédération, autres)
    • Point d’étape sur les élections législatives à partir du mandat attribué au Groupe « Elections »

Il est proposé que lors des soirées vendredi 17 et samedi 18 février 2016, un moment festif soir organisé (chants, muisque à danser) ainsi que des Jeux de rôles (Echanges entre décroissant.e et fervents de la croissance ou quidam ou Membre des Colibris ou partisan du film Demain, etc…)pour aiguiser la répartie et les arguments)…

Les ODJ des rencontres N°7 et 8 sont esquissés au regard des objectifs fixés.

ODJ Etape n°7
  • Compte-rendu d’activités des Comités de Pilotage interne et externe
  • Bilan de la recherche de la maison commune en pierres et en charpente (apport initial de 50 000€)
  • Poursuite du travail sur le moyeu programmatique
  • Etat d’avancement des Groupes de travail :
    • Présentation détaillée des Structures possibles (fédération, confédération, autres)
    • Point d’étape sur les élections législatives à partir du mandat attribué au Groupe « Elections »
ODJ Etape n°8

L’assemblée générale constitutive de l’organisation issue du Processus-décroissance est programmée.

Enfin, le comité de pilotage interne est chargé de réaliser les invitations aux rencontres de l’étape n°6 des 17-18 février 2017.

Ce CR a été coordonné par Thierry Brulavoine, à partir des participations de Louise Boulard, Thierry Brulavoine, Annick Clavier, Arthur Hanon, Michel Lepesant,  Christian Sunt et Annie Vital.

 

Notes et références
  1. ou sales[]
  2. Lire à ce propos le drôle et excellent ouvrage de Serge Marquis Pensouillard le Hamster, Petit traité de décroissance personnelle, Editions transcontinentales http://www.tcmedialivres.com/p/17/c/12/l/1287/pensouillard-le-hamster et vidéo de Serge Marquis https://www.youtube.com/watch?v=gz6XDflZMGM[]
  3. http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1994_num_34_130_369720[]
  4. Financé par « Décroissance-MOC »[]
  5. http://decroissances.blog.lemonde.fr/2013/08/13/qui-sont-les-oc/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2013/07/02/decroissant-anthropocene/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2010/08/13/quelle-difference-entre-decroissance-et-objection-de-croissance/[]
  6. http://decroissances.blog.lemonde.fr/2014/02/23/nndl_2013/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2008/09/29/la-radicalite-la-coherence-plutot-que-lintransigeance/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2008/08/21/un-idealisme-politique-a-partir-dun-article-de-michel-dias/[]
  7. http://decroissances.blog.lemonde.fr/2016/02/22/comment-imaginer-la-vie-quotidienne-apres-la-decroissance/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2015/09/04/utopistes-decroissantes/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2013/11/05/zindignees-8/[]
  8. http://decroissances.blog.lemonde.fr/2016/01/05/le-souhaitable-et-lineluctable-2/ ; http://decroissances.blog.lemonde.fr/2015/01/03/lineluctable-et-le-souhaitable-1/[]
  9. https://fr.wikipedia.org/wiki/Financement_des_partis_politiques_fran%C3%A7ais[]
  10. https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A10598[]
  11. http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Etre-candidat/Mementos-des-scrutins-precedents-2007-2013 Un  memento pour les législatives de 2017 devrait être disponible mi décembre 2016[]
  12. Même si Annie Vital – Drôme – remporta le plus de voix parmi les candidatures (MOC-NPA) []
  13. http://limousin.eelv.fr/2011/09/17/governatori-et-lalliance-ecologiste-independante-condamne-par-la-cour-dappel-de-paris/  et http://www.nicematin.com/politique/jean-marc-governatori-appelle-a-voter-christian-estrosi-au-second-tour-des-regionales-4518[]
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3 commentaires

  1. Acheter une maison, être propriétaire, pourquoi pas louer ou se faire prêter?

    1. Author

      Etre propriétaire en commun, ce n’est pas la même chose que la propriété d’un seul. Nous avons la chance d’avoir parmi nous quelqu’un qui pour des raisons personnelles met à notre disposition collective une somme suffisante pour l’achat d’un bien : nous avons commencé par le remercier pour sa générosité et nous nous demandons maintenant comment organiser cela pour en faire une « maison commune ».
      La location ou le prêt gracieux seraient des solutions qui reposeraient sur la propriété privée d’un seul.

      1. Il y a moyen de créer association à but non lucratif pour recevoir un don et acquérir un bien. Vous pouvez même créer cette association en mode « collégiale » qui permet de ne pas nominer un président, un trésorier et un secrétaire mais un « collège » de gestionnaires.

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