La condamnation de France Télécom et de ses sept anciens dirigeants constitue une grande victoire contre le monde du travail et non point pour lui… Il ne s’agit que d’un paradoxe en apparence, car on oublie trop souvent que le capital c’est d’abord du travail, toujours plus de travail, toujours plus destructif de la biosphère et de la société, principalement grâce aux innovations techniques pour en réduire le coût et augmenter le nombre de marchandises sur le marché, mais aussi en modifiant les modes de gestion et les façons de travailler.
Or, ce qui est visé par cette condamnation ce sont justement des méthodes continues de harcèlement « INSTITUTIONNELS » qui ont été mise en oeuvre chez France Telecom de 2007 à 2010.
Souvenons-nous suite à la privatisation, les dirigeants de France Telecom s’étaient lancés dans une frénésie d’investissements hasardeux, et surtout montrant que la soit-disant « élite » française était toujours égale à elle-même c’est à dire… la plus bête du monde… Achat de la société Orange en cash ! de Mobilcom un réseau virtuel allemand alors qu’il fallait un véritable réseau pour percer…. résultat une dette de 70 milliards d’euros…Et bien sûr dans ce cas que croyez vous qu’il arrivât et bien ce sont toujours les mêmes qui ont morflé : les travailleurs et les contribuables.
Dès 2000 un seul impératif pour sauver la multinationale la plus endettée du monde : réduire les coûts, ce qui se concrétisa par la vente d’actifs, et la réduction du nombre d’employés l (alors qu’en 1997 quand on a privatisé on nous promettait que ça permettrait de créer des emplois ! ). Auparavant, on avait néanmoins, pu en faire partir facilement 46 000 grâce à un plan de départ en pré-retraite, mais voilà ça revenait cher, alors pour en virer 8 à 12 000 autres qu’à cela ne tienne on lança le plan « Next », avec des méthodes inspirées de la CIA… de l’ombre… celle qui torture : au-début vous verrez quand on commencera à les « titiller », ils vont se mettre en colère, puis il vont se résigner et à la fin il vont accepter leur sort et finalement ils partiront d’eux-mêmes, « par la porte ou par la fenêtre » comme le demandait Lombard ! Car les employés de FT étaient encore à l’époque majoritairement fonctionnaires, et donc pas facile à dégommer… Mais voilà, la soit-disant élite polytechnicienne et autres grandes écoles n’avait pas prévu qu’un fonctionnaire consciencieux et harcelé ça pouvait vraiment partir… par la fenêtre. Oui Lombard quand on saute par la fenêtre si tant est qu’elle n’est pas au rez de chaussée et bien on risque sa vie ! Comprendo débilo ! Le génie de Palaiseau a même aggravé son cas en parlant de « mode de suicides » car le nombre s’est élevé à au moins 30 !
Ce procès n’a pu avoir lieu que grâce à la ténacité du syndicat Sud-ptt et en particulier de Patrick Ackerman, nous les en remercions.
Les syndicats ont néanmoins un petit défaut, ils restent enfermés dans la logique du capital : défense de l’emploi au lieu de se poser des questions sur ce que l’on produit, sur le travail abstrait fait uniquement pour produire de la valeur et non point pour satisfaire des besoins. Car ce qui est en jeu dans ce procès c’est aussi un début de remise en cause de la technique à défaut du travail abstrait. Il s’agit de la technique immatérielle représentée par les méthodes de gestion qui bien qu’immatérielles n’en restent pas moins une technique. N’oublions que la civilisation capitaliste a un lien intime et particulier avec la technique : « la bourgeoisie ne peut exister sans bouleverser constamment les moyens de production » selon les bons mots de Karl Marx… Espérons que ce n’est qu’un premier pas vers la remise en cause de la technique « matérielle » et de la production de la valeur en exigeant l’arrêt de nombreuses : le nucléaire, le linky, la 5 G, les pesticides, les automobiles, notamment…
jluc Pasquinet
Décroissance idf