Face à la croissance, nous objectons
Du 23 au 26 août ont eu lieu les 7e (F)estives ou rencontres transnationales d’Objecteurs de Croissance à Rossignol en Belgique. Plusieurs mouvements d’objecteurs de croissance et de très nombreuses personnes sympathisantes ont participé à des tables rondes et ateliers sur des thèmes autant théoriques que pratiques. Belges, Français, Québecquois, Britanniques, Luxembourgeois et une Brésilienne ont discuté constructions terre-paille, besoins fondamentaux, PIB, enseignement et autres dans une ambiance de fête. Les enfants n’ont pas été oubliés.
Les signataires de ce texte tiennent à exprimer, à l’occasion de ces Festives, leur profond désaccord avec les politiques mises en place un peu partout dans le monde, prônant l’austérité et la relance de la méga machine de la croissance de la production et de la consommation. Au contraire, les signataires alertent les responsables politiques du danger de ces mesures destructrices de la nature et de la planète autant que des hommes et des femmes qui la peuplent. Par les alternatives qu’ils portent dans les endroits où ils vivent et qu’ils observent un peu partout dans le monde, ils montrent d’ores et déjà que d’autres mondes sont possibles.
Au niveau individuel, nous avons déjà volontairement décru notre consommation. Nous réfléchissons au sens de notre activité, qu’elle soit rémunérée ou non. Au niveau collectif, nous participons et nous créons des groupes d’achat en commun, des donneries, des associations pour le maintien de l’agriculture paysannes, des potagers collectifs, des coopératives énergétiques, des monnaies locales, parmi des centaines d’autres actions allant dans le sens d’une convivialité plus grande et d’une consommation moindre et plus responsable.
Au niveau politique, nous souhaitons rejeter avec force les décisions prises pour gérer la crise actuelle. Cette crise à la fois économique, écologique, sociale, politique et anthropologique est aggravée par les mesures décidées par les hommes et les femmes de pouvoir.
Face au système qui affirme haut et fort qu’il n’y a pas d’alternative, nous objectons. Face au système qui sacrifie la planète et ses habitants à la croissance économique, nous objectons. Notre terme décroissance propose de défaire ce qui a été mal fait. Il propose de débattre des alternatives en commun, car nous osons dire que d’autres mondes sont possibles puisque nous vivons chaque jour dans la joie et la convivialité d’autres possibles.
Les (F)estives n’ont pas seulement pour but de parler et d’échanger autour de ces possibles : elles nous permettent de mettre en place des réseaux transnationaux dans lesquels nos concepts sont approfondis et ainsi, d’autres avenirs se projettent et se construisent.
Marie-Eve Lapy-Tries, porte-parole du Mouvement politique des objecteurs de croissance (Belgique)
Mouvement des objecteurs de croissance (France)
Collectif des objecteurs de croissance 59-62 (Nord Pas-de-Calais France)
Parti pour la décroissance (France)
Particuliers sympathisants : Posno Anouchka (Bruxelles), Ernotte Marie (Bruxelles), Collard Dimitri (Bruxelles)