COOPERATIVES POUR SORTIR DU CAPITALISME
Une des choses que nous pouvons apporter depuis la Catalogne est le travail que nous sommes en train de réaliser, mûrement réfléchi et déjà mis en pratique à l’heure actuelle: un nouveau modèle de coopératives facilitant les relations avec le domaine juridique, afin de pouvoir créer en son sein une trame de projets autogérés, ainsi que des relations économiques alternatives simplifiant la transition vers une organisation sociale libre du capitalisme.
Nous pouvons mettre ce travail en commun et partager des idées sur ce modèle, ainsi que de la voie à suivre pour l’implanter dans d’autres territoires. Ci joint un texte explicatif du projet de coopérative intégrale que nous sommes entrain de mettre en place.
La coopérative intégrale, c’est quoi?
Cela consiste en une forme juridique qui nous permettrait de construire un espace de relations économiques autogérées entre les participants, qui soit blindée contre les saisies publiques ou privées, et qui minimise de manière totalement légale, ou tout du moins sous une forme impunissable, le paiement d’impôts et de sécurité sociale, se protégeant ainsi le plus possible des banques et de l’état. C’est donc une forme juridique légale de transition pour nous permettre de construire, sur un plan plus local, une manière de vivre où ni la banque ni l’état ne seront nécessaires. Légalement, il s’agit d’une coopérative mixte de services et de consommation, de sorte que les entreprises, professionnels ou producto/consommateurs, puissent participer aux échanges de services internes et vendre également en dehors de la coopérative. De la même façon, les membres consommateurs peuvent organiser leurs achats en commun, qu’ils se fassent vers l’intérieur ou l’extérieur.
Cette idée a surgit du collectif Crisis, et a été exprimée dans la publication « Nous pouvons vivre sans capitalisme ». Dans un premier temps, cela apparaissait comme une foule de projets entremêlés à caractère local, c’est à dire de diverses petites coopératives intégrales. Face à l’éparpillement des personnes intéressées et pensant qu’une coopérative plus grande répondrait plus facilement aux questions d’économie et de gestion, fin 2009 le projet se reprend, s’annonçant cette fois comme celui d’une seule coopérative intégrale, étendue à toute la Catalogne, et qui pourrait ainsi inclure toutes les personnes intéressées de notre territoire.
Quelle envergure devrait avoir la coopérative?
Si un jour la coopérative devient trop grande pour que les assemblées restent viables,il faudra en créer une seconde, sur les mêmes principes que la première, en pensant à mettre en avant le fait que les membres de la coopérative pourront vivre de plus en plus proches les uns des autres.
DANS QUELLE OBJECTIFS CRÉER UNE COOPÉRATIVE INTÉGRALE?
Comme objectif central: construire une trame de relations économiques coopératives et solidaires entre personnes et entreprises sociales, qui sorte des lois du marché et qui ne soit pas contrôlée par l’état; que cela soit un espace pour promouvoir et faire pousser des produits écologiques et locaux, développer des services réellement nécessaires à notre quotidien , de nouveaux projets d’auto-emploi en lien avec ces nécessités réelles. A long terme cela pourrait se transformer en une autre société hors du contrôle capitaliste, avec son propre système de sécurité et de prévision sociales, afin de garantir les nécessités basiques de tous ses membres durant tout leur parcours vital.
Comme objectifs plus concrets à court terme:
*Réduire nos dépenses en euros et appuyer le développement des monnaies sociales dans les eco-réseaux:
*Réduire le prix des produits nécessaires à travers les achats collectifs.
*Faciliter une sortie économique collective aux personnes devenues insolvables à cause d’une banque ou de l’état.
3.COMMENT FONCTIONNER DU POINT DE VUE ECONOMIQUE?
La loi impose d’entrée un capital minimum de 3OOO euros (en biens ou en argent). Pour l’obtenir, nous aurons recours au prêt, pour une période très courte, prêt fait à l’un des membres ayant des économies. L’argent pourra être remboursé une fois que la coopérative aura été crée. Une fois chose faite, à l’heure d’organiser la gestion économique de la coopérative, il nous faudra faciliter l’autonomie dans le fonctionnement quotidien de chacun des projets productifs et l’organiser de façon à ce que de nouveaux projets n’affectent pas les soldes d’un autre. Pour cela, nous créerons un compte courant pour chaque projet en ayant besoin , et nous nous assurerons que la banque ne se consacre pas à couvrir les soldes négatifs d’un compte avec de l’argent d’un autre. Nous devrons ainsi: ou bien créer chaque compte dans une entité différente, ou bien trouver une entité financière (du principe des banques éthiques), qui nous garantisse qu’ils n’y aura pas de mouvements d’argent non désirés entre les différents comptes de son entité.
Sur ce point, il est bon de se rappeler qu’une protection supplémentaire que nous offre la coopérative , c’est que le capital social du membre, obligatoire ou volontaire, n’est pas saisissable si le membre l’est. En effet, ainsi le détermine la loi, à la différence d’autres formes d’organisations comme les autonomes, les sociétés limitées et les anonymes. De ce fait, les biens et l’argent qu’il y a dans une coopérative ne peuvent être saisis seulement si la coopérative elle même est saisie pour ses propres dettes, et non pour les dettes de ses membres. Cela nous permettra d’être insolvables et au chômage comme personnes au yeux du système et des juridictions, tout en nous permettant vivre en toute normalité, en travaillant et en consommant de manière autogérée, sans avoir à nous préoccuper des saisies de dettes antérieures. C’est pour cela que la manière dont nous fonctionnerons protègera légalement les membres, et ce via une relation de réciprocité avec le bien commun.
Il est donc clair que la coopérative ne pourrait pas s’endetter, car son patrimoine, qui serait notre patrimoine commun, serait impossible à saisir légalement. C’est pourquoi les personnes et les entreprises en faisant partie devront appliquer strictement ce qui suit: ils ne pourront pas s’endetter avec des entités financières au nom de la coopérative,ou bien avec des fournisseurs, au-delà des paiements au bout des 30, 60, ou 90 jours habituels selon les cas. Aucune dette possible non plus avec le Trésor Public ou autres entités étatiques. Il ne sera pas non plus possible de demander des subventions au nom de la coopérative car cela serait un outil de contrôle de l’état envers nous.
Gestion économique pratique
A) Gestion en monnaie officielle : La gestion de l’activité économique en monnaie officielle aurait pour but de faciliter, de manière pratique,que les membres l’utilisent pour travailler et puissent en faire un usage qui ne porte préjudice ni à la coopérative ni à ses membres, mais qu’elle leur permette en même temps d’avoir une activité économique autonome.
Activité productive autonome: Chaque personne ou entreprise ayant une activité productive autonome pourrait ouvrir un compte au nom de la coopérative, compte avec lequel il serait autorisé à opérer pour encaisser ses clients et payer ses fournisseurs. Chaque unité productive aura également un modèle de facture et une numérotation disponible pour pouvoir émettre des factures de façon autogérée, mais toujours sous la coordination de la commission de gestion économique. Ainsi, la commission économique de la coopérative, coordonnée par une personne ayant des connaissances en comptabilité et en gestion, en plus d’offrir un appui en droit et en gestion pour ses membres, effectuera un proche suivi afin qu’un compte courant ne puisse pas se transformer en problème pour l’ensemble de la coopérative.
Recyclage et auto-emploi, deux façons de s’intégrer dans la coopérative: En plus des personnes ayant déjà une initiative économique en tête ou en exécution, la coopérative intégrale est un espace tout à fait adéquat pour recycler l’activité de ces commerces qui ne vont plus de l’avant, en suivant une idée d’utilité sociale et de complémentarité. Par conséquent, pour les personnes en recherche d’emploi, il y aura une commission d’auto-emploi qui se consacrera à proposer des formations, un appui ou un accompagnement selon les cas, pour que la personne puisse réaliser des taches qui soient utiles au collectif, dans le cadre des nécessités coopératives et communautaires, et qui puisse être suffisamment rémunérées en monnaie officielle pour répondre aux dépenses concrètes de la personne.
Activité de consommation coordonnée: Seront crées des comptes unitaires tels que des coopératives gérées directement par la commission économique, qui se chargera d´effectuer les encaissements des responsables de chaque dépense. Ces comptes s´utiliseront pour les courses collectives, mais aussi pour héberger des reçus personnels. De cette façon la coopérative pourra négocier et gérer de manière unitaire n´importe quelle facture que dépose ses membres, que cela soit d´électricité, d´eau ou de téléphone. En parallèle à cela, il s´agira de minimiser ses dépenses, via une commission de consommation consciente et à travers d´ateliers tels que: -Formation pour la réduction de la consommation d’eau et d’énergie; -Formation à l’utilisation d’outils réduisant les coûts (par exemple la téléphonie via internet, etc.)
Services communs : Il s´agit de ressources qui seront financées par tous et toutes car elles sont d’intérêt général. Pour le moment, sont proposés: la gestion économique interne, indispensable pour le projet, mais aussi les serveurs télématiques de movimiento.net et marsupio qui seraient des outils à utiliser pour tous les projets. Le financement se ferait à travers des cotisations ou des apports des membres qui le désirent, ce pour quoi ils recevraient une équivalence en monnaie sociale, à dépenser dans n´importe quel produit ou service acceptant des monnaies sociales ou appuyant la coopérative intégrale.
Dépenses communes: A partir d´un présupposé de la commission économique, et en tenant compte du fait qu’au moins une de ces personne s´y consacre professionnellement, il en découlera des cotisations que paieront tous les membres de la coopérative, tant les producteurs que les consommateurs, ce qui facilitera les autres dépenses communes. Vu que certains participants producteurs de la coopérative se verront délester de nombre des dépenses auxquelles ils devaient habituellement faire face, comme la gestion, remplir ce dernier point ne devrait pas poser de problème, mais si quelque projet ne peut pas payer, il sera cherché quelque mécanisme alternatif afin qu’il puisse lui aussi porter sa pierre aux nécessités publiques. Nous développerons davantage ce point dans le paragraphe des cotisations des membres.
Ainsi donc, l’objectif global de la coopérative concernant l’activité de ses membres en monnaie officielle serait qu’ils puissent progressivement faire face à leurs dépenses seulement à travers l’activité qu’ils exercent dans la coopérative.
B) Gestion en monnaie sociale: Les monnaies sociales qu’utilisera la coopérative intégrale seront celles, locales ou bio-régionales, qui sont entrain de se mettre en marche en Catalogne. Pour cela chaque membre devra avoir un compte d’une de ces monnaies sociales et pourra échanger avec d´autres membres à partir du solde qu’il a dans sa monnaie locale. Pour cela on pourra en général profiter du système CES 3, qui permet de manière très simple l’achat/vente en monnaie sociale entre ‘personnes participant à des projets de monnaies sociales différents. Ainsi, les règles d´échanges seront celles déterminées dans chaque monnaie sociale à niveau local, de fait il n´est pas nécessaire que nous approfondissions ce point ici. Il serait bon de s´informer des différentes monnaies sociales qui sont en marche, à travers ce lien: http://www.ecoxarxes.cat
4. METTANT EN MARCHE CETTE COOPERATIVE INTEGRALE
Nous nous réunissons actuellement tous les 15 jours à Barcelone. Nous sommes conscients que le fait de se réunir à Barcelone comporte ses limites, mais c´est l’option qui nous a semblé la plus judicieuse pour que le projet aille de l’avant. La coopérative est entrain de se légaliser et nous opérerons en son nom sous peu. Nous sommes déjà entrain de mettre en marche des commissions de travail, et nous avons déjà un réseau social en fonctionnement: http://cooperativa.ecoxarxes.cat A mesure que notre nombre s´accroitra, nous faciliterons la constitution de noyaux locaux. Ces derniers pourront localiser en leurs territoires les taches et les commissions de travail de toute la coopérative et faire le lien entre les connaissances à partager via la coopérative et les nécessités locales. Les projets en lien avec des noyaux locaux seront également gérés par la commission économique, cependant ils pourront créer des outils et des ressources propres à l´extension de la coopérative intégrale sur le plan local. La commission économique est déjà en fonction actuellement, et se consacre à étudier chaque projet déjà actif voulant s´intégrer dans la coopérative intégrale, à faire un présupposé de tous les mouvements qui se feraient avec la monnaie conventionnelle et de ceux qui nécessiteraient un apport au pot commun pour faire face aux dépenses partagées. Il faudra également s´accorder sur la question des cotisations que doit apporter chaque personne/groupe selon sa situation, et voir si apparaissent des problèmes ou des taches nécessitant d´y consacrer du temps. Pendant que les gens ayant déjà un travail et que la commission économique commencent leurs fonctions, les autres éléments élémentaires de la coopératives se constitueront peu à peu: comme la commission de consommation consciente, la commission d´auto-emploi (à ce moment même déjà crée) et progressivement, nous étendrons également l’usage des monnaies sociales. A partir de là on pourra savoir quels sont les pas nécessaires et les plus adéquats pour consolider le projet. En effet, plusieurs chemins sont possibles et il est question de les vérifier, de partager les expériences et d´apprendre les uns des autres.
Résumé des pas commentés:
1 – Positionnement de quelques personnes ayant des projets déjà actifs derrière la création de la coopérative.
2 – Manifestation de l’intérêt d´autres personnes souhaitant y participer
3 – Premières réunions. Décisions à propos des statuts, du capital initial, des cotisations des membres, de la commission économique. Décisions également concernant les services communs, de la mise en marche de la centrale d´achat.
4 – Création légale de la coopérative.
5 -Fonctionnement productif de quelques membres depuis la coopérative, pendant que sont initiées d´autres commissions. L´avantage de créer beaucoup de projets avec le même format dans la coopérative est que nous pourrons obtenir une capacité de ressources techniques et d´expérience partagée pour faire en sorte qu’il soit simple de l’appliquer à chaque fois que l’on voudra créer un nouveau projet, beaucoup plus qu’il ne le serait en repartant de zéro à chaque fois.
5. OÚ VOULONS NOUS EN VENIR? LA COOPERATIVE INTEGRALE COMME ECOLE D´ AUTOGESTION ET DE COOPERATION SOCIALE. RESEAUX EN RESEAUX.
Au delà de l´économie et de couvrir nos nécessités, la proposition de coopérative intégrale serait une trame adéquate pour récupérer des relations sociales solidaires et des idées de collectivité et d´auto-gestion que nous a enlevé le système actuel, basé sur la propriété, l’action individuelle et la compétition. Cela pourrait être un espace où l’on pourrait apprendre à autogérer l’apprentissage, autogérer la santé ainsi que les nécessités émotionnelles et personnelles; une école où apprendre à autogérer nos vies depuis l´économie jusqu’à la psychologie, où nous pourrions nous dés-éduquer de ce que notre éducation pour être compétitifs nous fait porter à l’intérieur. Participer à une coopérative intégrale, c´est parier pour une nouvelle manière de vivre dans laquelle ce qui guide nos actes n’est plus la compétition mais la coopération. Ce processus ne sera pas fluide, sans obstacles, nous portons des sentiments de méfiance et matérialistes très intériorisés et il sera normal que cela nous coute, mais c´est un processus qui se fait urgent en vue de l´effondrement du système actuel et du manque de solutions que sont entrain d´expérimenter les personnes qui en ont été exclues à cause de cette crise. Comment pourrait se dessiner le futur de cette société faite par et pour nous? Pour le visualiser, quelques exemples pratiques:
L’espace intra-coopératif
Jusqu’à maintenant nous avons parlé de l’économie de «transition », c’est à dire celle dont nous avons besoin alors que nous ne pouvons sortir complètement du système capitaliste, qui nous oblige à utiliser sa monnaie pour quelques nécessités basiques. Parlons maintenant de l’autre aspect, qui au fond est le plus important que la coopérative puisse générer, surtout à la fin. En premier lieu, les critères de ces relations économiques devraient différencier les nécessités basiques des autres. Le logement, l’alimentation, la santé et l’éducation devraient être les sujets prioritaires pour les membres. En ce sens, la coopérative essayerait de fonctionner comme devrait le faire réellement une «institution publique » , c’est à dire en se préoccupant de la vie digne de ses habitants, et en gardant une réserve de ressources suffisante pour suffire à leurs besoins sur le long terme.
Une fois que la coopérative sera suffisamment en marche, nous créerons un groupe de travail pour étudier la mise en route d’un projet de « sécurité sociale », sur le style de ce que nous sommes entrain de commenter. Ensuite, dans les noyaux locaux, on fera la promotion d’une économie communautaire que l’on pourrait également appeler de « réciprocité spontanée », dont la base serait que rien n’est à personne, sinon à celui qui l’utilise, jusqu’à ce qu’il n’en ai plus besoin. Un projet important qu’il faudrait développer dans la coopérative est celui des « boutiques gratuites », les chosathèques et les magasins collectifs, où les gens amènent ce dont ils ne se servent pas et repartent avec ce dont ils avaient besoin. De cette façon, nous créerons peu à peu, dans une enceinte proche, une économie collectiviste basée sur le fait qu’à travers le commun, nous pouvons subvenir à nos besoins individuels plus directement et à moindre coût que nous ne le ferions en conservant une vision individualiste de la satisfaction des besoins. Un groupe de travail de chargera de dynamiser cette partie de l’économie sans argent de la coopérative intégrale et de faciliter sa mise en marche dans les noyaux locaux.
Relations économiques avec des projets externes à la coopérative.
Au-delà de notre vie en coopérative, une autre forme de relation naturelle qui irait à mesure que sa mise en marche soit une réalité, serait les échanges avec d’autres projets analogues ne faisant pas partie de la coopérative. Dans ce domaine cela fonctionnerait: -si le projet n’est pas réceptif aux propositions d’échanges en monnaie sociale, on pourrait réaliser des achats collectifs en euros, depuis la centrale d’achat (ce qui est un mécanisme convenable pour réduire les prix et éliminer les intermédiaires). -Si les membres du projet se montrent réceptifs, on réalisera alors une partie des achats en euros et l’autre en monnaie sociale de sorte que ce type de producteurs voit qu’il s’y retrouve en participant à la monnaie sociale, et peut être ainsi s’inscrira-t-il dans un réseau pour d’autres échanges.
La coopérative intégrale aurait sa commission « relations externes » pour faciliter le contact entre la coopérative qui offre et demande, et les personnes membres de son groupe. De cette manière il y aurait beaucoup de flexibilité et de capacité de répondre avec des courses en gros. Cela ne serait donc pas seulement un échange entre personnes sinon un échange entre de nombreuses organisations, qui, en tant que telles, ont une capacité de réponse importante. Ainsi, les échanges deviendraient bien plus agiles et fertiles que dans le format individualiste prédominant, où les problèmes tels que l’anonymat ou la méfiance rendent difficiles le développement d’alternatives économiques de ce genre.
http://www.17-s.info/fr/grup/cooperativa-integral-catalana/la-coop-rative-int-grale-cest-quoi