Voici le lien pour la connexion aux Cafés décroissance 🥐 : https://meet.jit.si/Cafédécroissance
A la MCD, nous défendons l'idée qu'il serait utile de pouvoir repérer et situer toutes les initiatives qui pourraient permettre de passer du monde que nous rejetons - le monde de la croissance - à celui que nous projetons - le monde post-croissance.
Ce passage, c'est la décroissance comme trajet : ce trajet est un faisceau de trajectoires. Lesquelles ?
Nous en avons déjà identifié quelques-unes : le territoire, le temporalité, le rapport aux institutions, à la technique, le degré de politisation, l'attitude1.
D'où l'idée de dresser ce que nous appelons une "cartographie systémique" de tous ces trajets. Et c'est là que nous avons 2 problèmes pratiques :
- le premier c'est de trouver un moyen graphique de représenter cette cartographie → pour le moment, nous optons pour ce que l'on appelle "diagramme en araignée".
- le second, c'est de trouver, pour chaque axe ou trajectoire, quels en sont les échelons :
- par exemple, pour le territoire : on peut aller du "voisinage" au "monde" en passant par les communes, les "bassins de vie", les biorégions...
- pour la technique, on peut aller de la technophobie à la technophilie...
- ...
L'idée c'est de consacrer quelques moments à discuter ensemble pour arriver à repérer et à définir des échelons possibles...
Pas un jour sans qu'un journaliste enthousiaste, à la télévision, à la radio ou dans un journal, ne consacre une rubrique au dernier exploit de l'IA. Mais faut-il s'en réjouir ?
Si la décroissance doit être une politique d'autolimitation (en renvoyant dos à dos aussi bien la fable libérale de la liberté comme absence de contrainte, comme "laisser-faire", que les menaces antidémocratiques portées par tous ceux qui ne parlent des limites que comme des contraintes extérieures et subies), alors quelle(s) limite(s) pourrions-nous instituer/préconiser pour défendre l'humanité de l'Humanité ?
Par exemple : faudrait-il interdire toute technologie de l'IA qui permettrait de fabriquer une humanité 2.0, par des chimères, des morphings, des deepfakes, des avatars, des hologrammes, et qui ne permettrait pas de distinguer entre un.e humain.e réel.le et un artifice ?
L'enjeu : quelle démarcation pourrions-nous ou devrions-nous tracer entre principe de réalité et principe de virtualité ?
Les références "érudites" pour consolider une telle interrogation qui peut sembler "iconoclaste" sont déjà nombreuses : société du spectacle (G. Debord), critiques du transhumanisme, médiologie (R. Debray)...
Sur le web, totalement au hasard :
- https://fr.cyberlink.com/blog/retouche-photo/2619/morphing-visage
- https://actualitte.com/article/115951/chroniques/transmigration-2-0-hypnose-transhumanisme-et-avatars-de-l-ame
- https://www.japantimes.co.jp/business/2023/09/26/tech/ai-humans-south-korea/
- https://www.journaldugeek.com/dossier/le-futur-du-cinema-est-il-dans-le-metavers/
- https://dauphine.psl.eu/eclairages/article/impact-de-lia-dans-les-redactions-outils-enjeux-et-pratiques-actuelles-dans-les-redactions
- Pour moraliser : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/03/09/dignifai-des-internautes-rhabillent-les-femmes-en-utilisant-l-intelligence-artificielle_6221059_4408996.html
Pour mesurer le danger d'une telle possibilité / virtualité : voici deux tentatives pour produire artificiellement des portraits de vikings. Mais attention, ne nous trompons pas : ce qui doit nous inquiéter ce n'est pas cet échec de L'IA (en l'occurrence, l'IA est passée au filtre de biais de race et de genre) ; ce qui doit nous inquiéter, ce sont les succès de l'IA, quand il n'y a plus aucun moyen de distinguer entre "vrai" et "artifice".
Exceptionnellement, le café décroissance se propose de lancer le Pari(s) de la décroissance lors d'une séance d'arpentage "en présence", à l'Académie du Climat (Paris, Mairie du 4ème) de 14h à 17h. Attention, les places sont limitées, et sur inscription préalable via ce lien.
Par la forme de l’arpentage – méthode ouvrière pour lire et comprendre en commun – nous espérons faire ressortir un fond pour le moins provocateur : que les scénarios et stratégies de transition défendus majoritairement par l’écologie radicale (et donc par la décroissance) sont bien peu politiques.
Sur la « méthode de l’arpentage »
- Phase 1 : par groupe de 2 ou 3, lecture d’un passage de l’œuvre choisie (ou d’un extrait) → à chaque groupe un passage différent
- Phase 2 : chaque groupe a) identifie la structure de son passage et b) dégage une idée forte, une idée bousculante, une idée discutable
- Phase 3 : restitution brève de chaque groupe à l’ensemble des participants
- Phase 4 : discussion croisée sur le sens, la cohérence et la validité non seulement de chaque passage mais surtout de l’ensemble de l’extrait choisi.
Sur le fond
Voici trois extraits du livre, pour mettre l’eau à la bouche…
« Dans le quatrième chapitre nous développons l’hypothèse que l’existence d’un marché de produits alternatifs, censés échapper aux tares de la production industrielle, contribue aussi à la stabilité du modèle en question. Nous y expliquons aussi pourquoi, le bouillonnement d’alternatives n’est pas en mesure d’ébranler le complexe agro-industriel et son mode de production. »
« C’est pourquoi nous appelons, dans le cinquième chapitre, à une repolitisation en profondeur du mouvement pour l’agriculture paysanne dont nous faisons partie. »
« La doxa d’un « changement positif en marche », d’une transition « inéluctablement en route » est tenace et nous étouffe de son apolitisme assourdissant. »
Il y a deux ans, nous avons eu l'idée de créer un concours de nouvelles (rebaptisé "anciennes" pour l'occasion) destiné à décoloniser nos imaginaires jusque dans la littérature. Les éditions 2022 et 2023 ont rencontré un certain succès et de très belles œuvres ont été produites. Ce concours de nouvelles s'inscrit traditionnellement dans le courant de l'Oulipo et de la littérature sous contrainte : il faut écrire à partir d'un incipit qui donne le cadre, inclure un passage obligatoire, limiter la taille du texte. Il s'agira lors de ce café décroissance de réfléchir ensemble à quel sujet aborder pour cette troisième édition du concours de nouvelles, quelles contraintes donner, quelles formes adopter... A vos imaginations !
Nous nous appuierons sur un reportage paru dans Le Monde du 21 décembre 2023 : A l’ombre des monastères, une économie si moderne : « Nous ne recherchons pas le profit ».
A l’ombre des monastères, une économie si moderne (cliquer sur le lien pour lire le reportage)
Le cadre général de la discussion :
- Rejet → "Nous vivons dans des économies d'organisation... L'une d'entre elles tend à dominer toutes les autres et à leur imposer sa logique : il s'agit de l'entreprise". "La voilà donc la cible principale qu'il convient de se donner, l'institution centrale dont il s'agit de se débarrasser. Si nous tenons vraiment à la vie, à la justice et à la liberté, nous n'avons d'autre choix que d'abolir l'entreprise ou de ne lui conserver qu'une place très marginale dans nos vies". Yves-Marie Abraham, Guérir du mal de l'infini (2019), Écosociété, chapitre 5.
- Projet → Un modèle inspirant : en quoi ?
- Trajet → Quelles trajectoires de décroissance pour les "entreprises" ? (car il n'est évidemment pas question de prétendre généraliser ce cas particulier).
Nous nous appuierons aussi sur les propositions d'un chercheur canadien, Luc Audebrand, pour visualiser comment passer d'un modèle croissanciste à un modèle libéré de l'emprise de la croissance.
2023
La MCD propose que la pratique de l'arpentage constitue l'activité de base de ses comités locaux.
L’arpentage est une méthode de lecture collective d'un livre, issue des milieux ouvriers de la fin du 19ème siècle. Il est constitué de 3 temps : le découpage, la lecture individuelle, la restitution collective.
- Le découpage : chaque participant reçoit un extrait du livre ; le livre est physiquement partagé en autant de participants.
- La lecture individuelle, pendant un temps suffisamment long pour que chacun puisse en extraire une "idée force", une "idée surprenante" et une "idée discutable".
- La restitution collective ← c'est là qu'il va falloir tomber d'accord sur un cadrage partagé.
L’idée c’est de publier un ABCDaire dont toutes les entrées se terminent en « -isme ».
- Format : A5
- Une entrée par page
- Maximum de 2000 caractères (espaces compris) par entrée
- Il y a des lettres qui vont être facile à illustrer et d’autres pour qui il va falloir se creuser la tête (pour le précédent ABCDaire, on avait fini avec Wilderness, Xénophobie, You Tube et Zoo)
- Il y aura donc 26 entrées et au maximum 26 rédacteurs
- Objectifs de ce café : lister les entrées et les rédacteurs + planning + répartition des tâches + méthodes de rédaction
- Le CR
Notes et références
- Michel LEPESANT, « Pourquoi une cartographie systémique des trajectoires de décroissance », Mondes en décroissance [En ligne], 2 | 2023, mis en ligne le 25 janvier 2024. URL : http://revues-msh.uca.fr/revue-opcd/index.php?id=344[↩]