En 1969, Sydney Pollack dans On achève bien les chevaux montrait l’absurdité d’un marathon de danse en pleine récession. Absurdité de ne pouvoir se reposer quand autour le monde subit de plein fouet le choc d’un coma économique. Film à revoir aujourd’hui pour illustrer que notre monde ne semble avoir d’autre sens qu’une mise au pas (de course) de toutes les existences, dans un maelström de croissance, d’accélération et d’innovation : la société comme concours généralisé !
Hartmut Rosa pour désigner cette course insensée parle de « stabilisation dynamique » : ce n’est pas le repos qui stabilise, c’est l’énergie dépensée juste pour ne pas s’arrêter. Quelle civilisation sommes-nous devenus pour, à ce point, vivre un temps de repos comme une crise ?
Alors que, « normalement », le temps de repos est le temps pour reprendre son souffle, son esprit (pneuma, en grec), pour retrouver du « temps libre », le déconfinement est révisé aujourd’hui par les dominants du bloc élitaire comme un temps (enfin) libéré, alors qu’il n’est que le retour de nos vies de hamsters en cage. Alors prenons du temps pour retrouver de l’esprit, pour lire les autres, pour en tirer des critiques, pour provoquer des discussions.
- Quel type de critique les décroissants doivent-ils préférer ?
- Encore insister sur la différence entre récession et décroissance.
- A quel « peuple » faut-il donner le pouvoir, si la démocratie est le pouvoir du peuple ?
- Décroissance et féminisme : deux combats qui partagent le même désir de donner priorité à la sphère de la reproduction sociale sur la sphère de la production économique.