La semaine passée, le gagnant à l’euro million a empoché la somme record de 220 millions. Cette information a été largement reprise par les médias qui, pour la très grande majorité, se sont félicités pour « l’ heureux gagnant » en parlant de somme « stratosphérique », « astronomique », etc.
Je n’ai pas entendu ni lu le qualificatif d’« indécent » y compris de la part de l’ensemble des partis politiques.
Le lien entre le niveau de consommation (empreinte écologique) et les problèmes de pollution, de dérèglement climatique, de pénuries, de perte de la diversité biologique, etc., a pourtant été clairement établi.
Comment ne pas considérer cette somme comme un « pousse-au-crime écocide » ?
Elle est le reflet d’une société qui fait de l’augmentation sans fin du « pouvoir d’achat » son Graal ultime (sa finalité principale).
Cette même société de consommation qui s’épanouit sur le « no limit », aidée en cela par la publicité, son alliée nécessaire à la création d’une insatisfaction permanente, elle-même indispensable à la poursuite de la logique croissanciste du « travailler plus pour gagner plus pour consommer toujours plus ».
INDÉCENT !
Les lotos n’échappent pas à cette règle du « no limit », ainsi le plafond des gains à l’euromillion est passé, en février 2020, de 190 à 250 millions, pour finir probablement par être totalement supprimé et permettre ainsi, comme ce fut le cas aux États-Unis en 2018, à un individu de gagner près de 1 milliard 600 millions de dollars.
Accepter que quelques individus puissent consommer de telles sommes, c’est accepter que des centaines de millions d’autres (près de 10 % de la population d’après la banque mondiale) consomment moins de 2 dollars par jour. N’oublions pas qu’un niveau de vie équivalent à notre SMIC n’est pas soutenable pour l’avenir de l’humanité s’il était étendu au 7 milliards 800 millions d’êtres humains qui la compose.
Il ne s’agit pas pour autant d’interdire les rêves, mais de créer les conditions pour qu’ils deviennent compatibles avec un avenir socialement et écologiquement soutenable.
Cela ne se décrète pas, ni ne s’impose dans des camps de rééducation, mais se construit par une action collective dans laquelle l’appareil de formation, la culture, les médias, des associations comme la MCD, …, et un jour peut-être, espérons-le, les partis politiques, devront prendre une part prépondérante.