Légitime impatience

« Je sais l’espèce de fausse impatience selon laquelle il faut réagir à chaque instant. Comme si être à la tête d’un pays n’était qu’administrer des choses », confie Emmanuel Macron dans son annonce télévisée du mardi 16 avril.

Certes, administrer un pays n’est pas administrer des choses – et chacun peut se réjouir de ce rejet circonstanciel du saint-simonisme qui constitue pourtant le fond du macronisme – mais ce n’est pas non plus administrer les gens : parce que la politique n’est pas administration.

La politique n’est pas administration – l’administration est juste au service de l’État, État qui devrait dans une démocratie tirer sa légitimité du peuple. Et c’est là que le bât blesse, en particulier pour le mouvement des GJ.

Depuis 5 mois, le mouvement des GJ exprime une souffrance légitime ; légitime souffrance qui fonde une légitime impatience devant une double provocation :

  1. Souffrance n’est pas émotion. Macron joue de l’émotion pour refonder une cohésion sociale que sa politique contribue depuis deux années à déchirer. Sensible à l’émotion, insensible à la souffrance.
  2. Appeler à la patience  ceux qui demandent peu tout en s’enthousiasmant des « dons » des super-riches, c’est un cran supplémentaire dans l’indécence.

Bref rappelons que le grand Victor Hugo n’a pas écrit que Notre-Dame de Paris (1831), il a aussi écrit Les Misérables (1862) ! 1 milliard d’euros en 1 jour pour « reconstruire » le patrimoine, de combien les riches et le « bloc bourgeois » qui les soutient vont décemment contribuer pour participer à la reconstruction de la vie sociale ?

A moins que, comme toujours, le dramatique ne finisse – comme le chef d’oeuvre de Victor Hugo – en comédie (musicale) !

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